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la dualité: bonheur/malheur
« Lorsque le malheur touche l’homme il est plein d’impatience;et lorsque le bonheur l’atteint, il devient insolent.
bonheur naît du malheur, le malheur est caché au sein du bonheur
On n'est jamais si malheureux qu'on croit ni si heureux qu'on avait espéré.
Le vrai bonheur coûte peu; s'il est cher, il n'est pas d'une bonne espèce.
les approches d'analyse urbaine
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les approches d'analyse urbaine
Les approches
Des approches, propres au monde des objets et espaces construits, ont été développés et ne cessent d’évoluer ; Elles offrent les outils les plus appropries pour l'analyse des espaces et objets construits.
L'approche fonctionnaliste
avait dominé la théorie urbanistique longtemps et s'est étendu durant la première moitié du 20 siècles, à une époque ou la fonction était au cœur de toutes les sciences, véhiculant par là, la suprématie de la nature et de l’environnement sur l'homme, exprimée en
terme de déterminisme (Biotechnique). A l'époque où toute les sciences puisaient leurs références dans les sciences naturelle : la théorie évolutionniste de Darwin, celle de Freud, la théorie déterministe, de la géographie classique, celle de l’ethnologie classique, la nostalgie, de la cabane primitive en architecture, toutes s’inspirent de la même logique, celle qui tend à primer la force dont la nature dispose à produire des faits propres à l’homme et à son univers
la 2éme moitié du 20ème siècle, devait voir surgir en réaction à l’égard de l'hégémonie du fonctionnalisme , un mouvement scientifique, qui substitue la culture à la nature et le concret, (produit social) à l’imaginaire.
Une vraie révolution, qui bouleversa toutes les théories et les approches admises jusqu’ici.
L'urbanisme et l'architecture en bénéficièrent au même titre que les autre sciences .
Parmi les approches qui suscitent beaucoup d'intérêts actuellement à l'analyse urbaine
a) L'approche structuraliste, traduite en partie par la méthode typo-morphologique :
Une approche qui a mûri au sein de l'école Italienne, développée essentiellement par ses principaux adeptes :
CANNIGIA , MURATORI , ALDO ROSSI ... et qui ne cesse d'évoluer. Une approche qui tout en considérant l'espace construit selon une vision systémique, où s'enchevêtrent plusieurs composantes, considère l'espace construit à un degré précis, comme système autonome, fonctionnant selon une logique et des mécanismes propres à lui .
Il est considéré dans sa structuration, en terme de système relationnel, lié à des mécanismes de mise en relation .
b) L'approche systémique :
Où l'espace est considérée en terme d'ensemble cohérent dans sa dynamique selon un
mouvement, impulsé par des échanges, et animé par des phénomènes d'interaction et des mécanismes de croissances. Ne pouvant montrer dans les détails, et apprécier tous les outils qu'une telle approche dispense, nous recommandons l'ouvrage de Phillipe Panerai et collectif, " éléments d'analyse urbaine " qui a réussi à présenter dans un esprit de synthèse tous les axes que développent ces approches .
c) L'approche paysagiste :
Une approche qui a mûri au sein de l'école américaine, développée essentiellement par KEVIN LYNCHE et ses adeptes, une approche qui ne cesse d'évoluer à son tour .
Elle considère l'espace, selon un rapport de communication de l'homme et de l'espace celui de la perception visuelle .
Elle développe ses propres outils et cadres en parfaite liaison avec les phénomènes
de perception; et trouve son extension dans les domaines de la psychologie et de la sémantique de l'espace .
d)
D'autres approches se développent actuellement et animent et enrichissent la théorie
urbanistique et architecturale notamment celle que développe :
L'approche anthropologique :
Qui considère l'espace selon un rapport de l'homme à l'espace celui de la pratique, qui confère à la pratique sociale sa dimension spatiale .
Parmi les adeptes de cette école, EDWARD . T . HALL, auteur d'un. ouvrage de référence intitulé " la dimension cachée ". L'espace est conçu en terme de produit socioculturel relevant des modes de représentation socioculturelle .
L'approche culturaliste:
Une approche que développe, actuellement un de ses adeptes C. NORBERG CHULTZ et d'autres adeptes. Son objet s'articule essentiellement autour de la théorie du lieu .
Ce sont là quelques approches que nous avons évoquées à titre d'exemple, qui sont développées dans les différents ouvrages de références cités, liés à ces différentes écoles Par ailleurs, nous ne pensons pas que les différentes approches puissent être contradictoires; elles sont plutôt complémentaires, chacune d'elle privilégie une dimension particulière qui ne fait que consolider et compléter l'autre. Elles traitent en effet, de l'espace dans toutes ses dimensions, celle du conçu, du construit, du perçu et du vécu .
La démarche méthodique :
La démarche globale se décompose en plusieurs phases :
a) Phase de l'observation, identification, qui nécessite des techniques d'investigation et des outils appropriés .
b) Phase de traitement et mise en valeur des données, selon les techniques appropriés .
c) Phase d'évaluation, celle de l'analyse et interprétation des données, selon les approches appropriés .
d) Phase de la proposition, qui relève des résultats de l'analyse, lecture et interprétation et l'analyse de conceptualisation .
Les échelles préférentielles sont
a) 1/2000 pour l'entité urbaine en matière d'évaluation et proposition d'un schéma de
structure et d'organisation .
b) 1/1000 pour la section d'intervention, en 'Matière de proposition d'un plan de masse .
c) 1/500 échelle intermédiaire, pour vérification et précision .
d) 1/200 proposition à l'échelle de l'objet architectural .
De l'objectif au subjectif
En effet, le problème que continue à poser la réflexion en architecture et en urbanisme, est celle de reconnaître la part ou la limite de l'objectif .
Les fonctionnalistes ont voulu assimiler l'architecture à une science exacte, dans le sens où la forme était conçue comme le produit de deux variables d'une équation à savoir les besoins et les conditions de création. Ils ont réduit à la fin le problème de la forme à une équation mathématique, mais ils se sont heurtés à la fin, pour tomber dans le piège d'un mysticisme intuitif .
Or une telle attitude démunit l'architecture de sa dimension humaine et artistique qui est très complexe .
Par ailleurs, ne considérer que l'apport de l'intuition et tomber dans l'extrémité du subjectif, remettrait en causes tout le précédent scientifique acquis par l'architecture et on aurait plus 'à nuancer l'œuvre d'un architecte de formation de celle d'un profane .
Nous considérons en effet que le résultat global et final d'un projet urbain et architectural est produit par le croisement de deux systèmes de références différents. L'un extérieur qui se veut objectif dans le sens où il résulte d'une analyse selon des règles et méthodes scientifiques et objectives;l'autre intérieur et subjectif, celui que véhicule l'architecte qui résulte de la mémorisation interne de toutes les connaissances, valeurs, savoir-faire et informations acquises personnellement par l'architecte, consciemment ou inconsciemment, émanant des différentes sources de socialisation et d'apprentissage, système désigné par certains par la fameuse boite noire .
C'est ainsi que le projet est produit à la fois, par une réflexion objective et par une intuition structurée qui témoigne de l'empreinte propre à l'architecte, à son temps et à son espace ( culture) .
Une intuition structurée dans le sens où le système de références propre à l'architecte ne peut être assimilé à celui, d'un profane , du moment qu'une bonne partie de ce système est composée de références acquises consciemment, sélectionnées et concernent
directement l'objet. Selon ce juste milieu, la forme finale de l'objet ne peut être appréciée en soi, au risque de tomber dans une appréciation subjective; mais c'est la cohérence du processus et celle du discours, en terme de rapport entre la réflexion et le produit final. C'est le rapport de l'analyse au produit final du projet qui peut être jugé, par rapport à son
degré de cohérence ou d'incohérence .
( une réponse pour les étudiants de 3éme année GTU. Constantine ou d'autres )
référence:
Brahim Benyoucef , Analyse Urbaine élement de méthodologie, OPU, 1994
Des approches, propres au monde des objets et espaces construits, ont été développés et ne cessent d’évoluer ; Elles offrent les outils les plus appropries pour l'analyse des espaces et objets construits.
L'approche fonctionnaliste
avait dominé la théorie urbanistique longtemps et s'est étendu durant la première moitié du 20 siècles, à une époque ou la fonction était au cœur de toutes les sciences, véhiculant par là, la suprématie de la nature et de l’environnement sur l'homme, exprimée en
terme de déterminisme (Biotechnique). A l'époque où toute les sciences puisaient leurs références dans les sciences naturelle : la théorie évolutionniste de Darwin, celle de Freud, la théorie déterministe, de la géographie classique, celle de l’ethnologie classique, la nostalgie, de la cabane primitive en architecture, toutes s’inspirent de la même logique, celle qui tend à primer la force dont la nature dispose à produire des faits propres à l’homme et à son univers
la 2éme moitié du 20ème siècle, devait voir surgir en réaction à l’égard de l'hégémonie du fonctionnalisme , un mouvement scientifique, qui substitue la culture à la nature et le concret, (produit social) à l’imaginaire.
Une vraie révolution, qui bouleversa toutes les théories et les approches admises jusqu’ici.
L'urbanisme et l'architecture en bénéficièrent au même titre que les autre sciences .
Parmi les approches qui suscitent beaucoup d'intérêts actuellement à l'analyse urbaine
a) L'approche structuraliste, traduite en partie par la méthode typo-morphologique :
Une approche qui a mûri au sein de l'école Italienne, développée essentiellement par ses principaux adeptes :
CANNIGIA , MURATORI , ALDO ROSSI ... et qui ne cesse d'évoluer. Une approche qui tout en considérant l'espace construit selon une vision systémique, où s'enchevêtrent plusieurs composantes, considère l'espace construit à un degré précis, comme système autonome, fonctionnant selon une logique et des mécanismes propres à lui .
Il est considéré dans sa structuration, en terme de système relationnel, lié à des mécanismes de mise en relation .
b) L'approche systémique :
Où l'espace est considérée en terme d'ensemble cohérent dans sa dynamique selon un
mouvement, impulsé par des échanges, et animé par des phénomènes d'interaction et des mécanismes de croissances. Ne pouvant montrer dans les détails, et apprécier tous les outils qu'une telle approche dispense, nous recommandons l'ouvrage de Phillipe Panerai et collectif, " éléments d'analyse urbaine " qui a réussi à présenter dans un esprit de synthèse tous les axes que développent ces approches .
c) L'approche paysagiste :
Une approche qui a mûri au sein de l'école américaine, développée essentiellement par KEVIN LYNCHE et ses adeptes, une approche qui ne cesse d'évoluer à son tour .
Elle considère l'espace, selon un rapport de communication de l'homme et de l'espace celui de la perception visuelle .
Elle développe ses propres outils et cadres en parfaite liaison avec les phénomènes
de perception; et trouve son extension dans les domaines de la psychologie et de la sémantique de l'espace .
d)
D'autres approches se développent actuellement et animent et enrichissent la théorie
urbanistique et architecturale notamment celle que développe :
L'approche anthropologique :
Qui considère l'espace selon un rapport de l'homme à l'espace celui de la pratique, qui confère à la pratique sociale sa dimension spatiale .
Parmi les adeptes de cette école, EDWARD . T . HALL, auteur d'un. ouvrage de référence intitulé " la dimension cachée ". L'espace est conçu en terme de produit socioculturel relevant des modes de représentation socioculturelle .
L'approche culturaliste:
Une approche que développe, actuellement un de ses adeptes C. NORBERG CHULTZ et d'autres adeptes. Son objet s'articule essentiellement autour de la théorie du lieu .
Ce sont là quelques approches que nous avons évoquées à titre d'exemple, qui sont développées dans les différents ouvrages de références cités, liés à ces différentes écoles Par ailleurs, nous ne pensons pas que les différentes approches puissent être contradictoires; elles sont plutôt complémentaires, chacune d'elle privilégie une dimension particulière qui ne fait que consolider et compléter l'autre. Elles traitent en effet, de l'espace dans toutes ses dimensions, celle du conçu, du construit, du perçu et du vécu .
La démarche méthodique :
La démarche globale se décompose en plusieurs phases :
a) Phase de l'observation, identification, qui nécessite des techniques d'investigation et des outils appropriés .
b) Phase de traitement et mise en valeur des données, selon les techniques appropriés .
c) Phase d'évaluation, celle de l'analyse et interprétation des données, selon les approches appropriés .
d) Phase de la proposition, qui relève des résultats de l'analyse, lecture et interprétation et l'analyse de conceptualisation .
Les échelles préférentielles sont
a) 1/2000 pour l'entité urbaine en matière d'évaluation et proposition d'un schéma de
structure et d'organisation .
b) 1/1000 pour la section d'intervention, en 'Matière de proposition d'un plan de masse .
c) 1/500 échelle intermédiaire, pour vérification et précision .
d) 1/200 proposition à l'échelle de l'objet architectural .
De l'objectif au subjectif
En effet, le problème que continue à poser la réflexion en architecture et en urbanisme, est celle de reconnaître la part ou la limite de l'objectif .
Les fonctionnalistes ont voulu assimiler l'architecture à une science exacte, dans le sens où la forme était conçue comme le produit de deux variables d'une équation à savoir les besoins et les conditions de création. Ils ont réduit à la fin le problème de la forme à une équation mathématique, mais ils se sont heurtés à la fin, pour tomber dans le piège d'un mysticisme intuitif .
Or une telle attitude démunit l'architecture de sa dimension humaine et artistique qui est très complexe .
Par ailleurs, ne considérer que l'apport de l'intuition et tomber dans l'extrémité du subjectif, remettrait en causes tout le précédent scientifique acquis par l'architecture et on aurait plus 'à nuancer l'œuvre d'un architecte de formation de celle d'un profane .
Nous considérons en effet que le résultat global et final d'un projet urbain et architectural est produit par le croisement de deux systèmes de références différents. L'un extérieur qui se veut objectif dans le sens où il résulte d'une analyse selon des règles et méthodes scientifiques et objectives;l'autre intérieur et subjectif, celui que véhicule l'architecte qui résulte de la mémorisation interne de toutes les connaissances, valeurs, savoir-faire et informations acquises personnellement par l'architecte, consciemment ou inconsciemment, émanant des différentes sources de socialisation et d'apprentissage, système désigné par certains par la fameuse boite noire .
C'est ainsi que le projet est produit à la fois, par une réflexion objective et par une intuition structurée qui témoigne de l'empreinte propre à l'architecte, à son temps et à son espace ( culture) .
Une intuition structurée dans le sens où le système de références propre à l'architecte ne peut être assimilé à celui, d'un profane , du moment qu'une bonne partie de ce système est composée de références acquises consciemment, sélectionnées et concernent
directement l'objet. Selon ce juste milieu, la forme finale de l'objet ne peut être appréciée en soi, au risque de tomber dans une appréciation subjective; mais c'est la cohérence du processus et celle du discours, en terme de rapport entre la réflexion et le produit final. C'est le rapport de l'analyse au produit final du projet qui peut être jugé, par rapport à son
degré de cohérence ou d'incohérence .
( une réponse pour les étudiants de 3éme année GTU. Constantine ou d'autres )
référence:
Brahim Benyoucef , Analyse Urbaine élement de méthodologie, OPU, 1994
Re: les approches d'analyse urbaine
L'ANALYSE PITTORESQUE
L'analyse pittoresque est l'étude du paysage urbain comme résultat. Elle ne s'interroge, éventuellement, sur les structures et leur genèse que dans un second temps. Elle enregistre d'abord ce qui est vu et perçu par un promeneur attentif, puis tente de l'interpréter.
Sa méthode consiste à inventorier et à classer les différentes figures du paysage urbain, particulièrement des espaces publics, à en analyser les qualités. Telle figure provoque tel effet, effet potentiellement utile pour telle activité ou telle attitude urbaine.
L'analyse pittoresque n'est donc pas seulement descriptive et explicative, elle est surtout appréciative. Elle n'est donc pas seulement méthode d'évaluation des paysages urbains existants, mais aussi mode de contrôle de la justesse des formes par leur perception, à toutes les phases du projet.
ORIGINES
L'analyse pittoresque semble être née de la volonté de mieux apprécier les formes urbaines irrégulières. En effet, l'urbanisme régulier des villes antiques ou classiques s'analysait aisément au moyen des instruments simples, connus depuis la renaissance, de la symétrie ou de la perspective axiale. A la fin du XIX siècle et au début du XX e, alors que prend naissance l'urbanisme moderne (c'est l'époque ou l'expression apparaît), les architectes-urbanistes ressentent le besoin d'élargir le champ de leurs références, spécialement de prendre en compte leurs patrimoines nationaux. Anglais et Allemands vont se pencher sur la ville médiévale, comme quelques décennies auparavant les théoriciens de l'architecture avaient redécouvert le gothique. L'analyse pittoresque est le mode logique d'appréhension du pittoresque médiéval, les formes urbaines du Moyen-Age apparaissant en plan géométral dans tous les désagréments apparents de leur irrégularité. La vision en plan n'est pas pour autant refusée, mais elle n'est considérée que comme la projection horizontale d'une réalité en trois dimensions dont la vue pittoresque rend mieux compte.
L'analyse pittoresque, chez Camillo Sitte ou chez Raymond Unwin, découle de la volonté d'appréhender de nouveaux modèles urbains, et de s'approprier une autre esthétique,
l'esthétique pittoresque déjà connue des théoriciens anglais du paysage depuis le XVIII e siècle. Elle procède de l'hypothèse selon laquelle la ville est une œuvre d'art qu'il faut appréhender en tant que telle. Sitte, par exemple, recherche dans les places de l'Allemagne ou d'Italie médiévales des qualités spatiales reproductibles. Il y trouve des places fermées, des dimensionnements modestes et des géométries irrégulières qui mettent en valeur les monuments. Unwin pour sa part poursuit la même démarche esthétique et a la conviction qu'il existe un art urbain. Il pense que l'on peut par l'analyse "pénétrer les secrets de la beauté" des villes anciennes, et même, est porté à croire comme Sitte , que certains plans de villes médiévales sont "si heureusement combinés pour produire des tableaux urbains que tout a été soigneusement dessiné avec l'intention de produire des effets pittoresques que l'on y trouve". C'est cependant sur cette science médiévale imaginaire qu'ont été largement basés les principes de composition des premières cités-jardins anglaises.
L'analyse pittoresque a été considérablement renouvelée, après la seconde guerre mondiale, par des architectes anglais encore, particulièrement par Gordon Cullen, inventeur de la notion de 'townscape' (paysage urbain). Là encore, l'apparition d'une nouvelle approche intervient à un moment précis de l'histoire de l'urbanisme, le début de la crise de l'urbanisme, des zonages et des circulations automobiles. Le 'townscape' apprécie la continuité et la diversité, en opposition à la discontinuité (urbaine) et à l'uniformité (architecturale) de l'urbanisme) issu du mouvement moderne. Il prononce implicitement l'éloge des formes urbaines traditionnelles, principalement de la rue dont il analyse à loisir l'infinie richesse. Le 'townscape' est notamment à l'origine de la mode pour les voies piétonnières.
L'apport du 'townscape' par rapport à la notion de tableau urbain consiste dans l'idée de vision séquentielle et dans l'élaboration d'une classification des tableaux mise en relation avec des effets psychologiques.
Cullen pense que l'appréhension du paysage urbain passe par trois critères:
- la vision séquentielle dans laquelle s'enchaînent optiquement les "vues existantes et les "vues émergentes";
- le lieu, son site, sa relation au ciel;
- la définition architecturale (couleur, texture, échelle, style, caractère).
Dans la lignée du 'townscape', Ivor de Wolfe a précisé les différentes figures formelles du paysage urbain et leurs effets.
Kevin Lynch a approfondi la connaissance des effets psychologiques des formes et des espaces urbains, surtout sous l'aspect de l'image que l'on s'en fait, et qui permet de se repérer dans la complexité et l'immensité de la ville.
PRINCIPES DE L'ANALYSE PITTORESQUE
Le matériau de base de l'analyse pittoresque n'est autre que le paysage urbain. L'analyse pittoresque est donc d'abord l'analyse visuelle immédiate des formes urbaines (volumes, plans, lignes, points) et des enveloppes architecturales (structures, textures, couleurs). Le mode d'appréhension du paysage urbain est donc ce qui est vu (ou entendu, ou senti) à un moment donné, mais aussi ce qui a déjà été vu ou ce qui devrait être vu. Il serait en effet naïf de croire que le promeneur qui parcourt une ville n'a ni mémoire (surtout mémoire de ce qu'il vient de voir), ni imagination ( de ce qu'il croit avoir à découvrir). Il s'agit évidemment de processus psychologiques inconscients, de réflexes acquis en vertu des expériences urbaines de chacun.
L'analyse pittoresque dépend donc de ce qu'on a devant les yeux, mais aussi de ce qui est derrière, c.à.d. derrière la tête (au sens propre) et derrière ce qui est vu devant, et qui est en conséquence caché.
L'appréciation d'un "tableau urbain" est donc fonction de ce qui est:
- vu, déjà vu, totalement ou partiellement vu, longuement vu ou seulement entrevu.
- Pas encore vu, c.à.d. deviné ou non, deviné parce que partiellement vu, ou entrevu, deviné parce que reconnu par analogie (avec une situation urbaine que l'on croit analogue). Prenons par exemple, un tableau imprévu est un tableau ni partiellement vu ni entrevu ni deviné. Un tableau surprenant est un tableau non seulement imprévu, mais également anormal, parce qu'incongru en situation (c.à.d. sans analogie connue).
METHODE D'ANALYSE
L'analyse des formes commence par la décomposition en éléments et par l'identification du rôle joué par chacun de ces éléments.
L'essentiel de ce qui est perçu dans le paysage urbain, ce sont des "plans", des surfaces. Les "plans" ont un double rôle; ils servent d'écrans qui ferment ou sélectionnent les vues et en même temps ils servent de guides pour canaliser les vues. Ce sont les figures formées par les jeux de plans, jeux auxquels participent aussi les éléments volumétriques, linéaires ou ponctuels, qui constituent l'ossature du paysage urbain. Ensuite, interviennent les qualités de surface de ces plans. Les enveloppes les plus architecturées attirent l'attention, les enveloppes les plus nues renvoient à ce qui est en face. Entrent finalement en jeu les éléments exceptionnels, monuments urbains se détachant des alignements de maisons ou arbres isolés en position stratégique par exemple.
L'urbain, du point de vue du paysage, peut être appréhendé à trois échelles: celle de la rue, celle de la structure ou 'infrastructure' (voirie, parcellaire) et celle du site. Pour la rue, entrent en compte les plans horizontaux et verticaux qui délimitent la rue, les écrans qui l'obstruent, les éléments qui la ponctuent. Puis interviennent les caractères architecturaux. De ces figures et de leur combinatoires découlent des effets et attitudes spécifiques. La structure peut se lire en termes de parcours dans la ville, de nœuds dans ces parcours, de secteurs homogènes, de limites sensibles et de repères évidents (système de lecture élaboré par Kevin Lynch). D'ailleurs une fois levée l'ambiguïté due à la confusion entre les moyens spécifiques des analystes (architectes et urbanistes) et la perception de la ville par ses habitants, c'est encore la méthode de Lynch (décrite dans son ouvrage "l'image de la cité"), qui fournit, grâce à sa simplicité, le meilleur outil pour une analyse globale,
Le site, en analyse pittoresque, se lit essentiellement dans sa volumétrie, concave ou convexe, fermé ou ouvert, dynamique ou statique, continu ou discontinu, infini ou fini, concentré ou dispersé.
FIGURES DE BASE DU PAYSAGE URBAIN
Ces figures s'appliquent essentiellement à la rue comme cheminement de découverte du paysage urbain. le plan du sol de la rue peut être:
- horizontal;
- convexe; il élève la vue et donne un effet d'infini;
- concave; il produit un effet de vis-à-vis, permet à l'observateur de voir, comme dans un miroir, une position symétrique à celle qu'il occupe.
Les plans verticaux (façades) définissant la rue, peuvent être:
- droit et parallèles; ils produisent un effet de couloir;
- droits mais non parallèles; s'ils sont vus dans le sens du rétrécissement, ils produisent un effet d'entonnoir; s'ils sont vus dans le sens de l'élargissement, ils produisent un effet de respiration;
- courbes; ils produisent un effet de mystère ou un effet de découverte permanente quand l'observateur avance;
- ondulés, parallèles ou non, en accordéon;
- partiellement ouvert, particulièrement à leur base, ils produisent alors un effet de transparence latérale;
Viennent ensuite les écrans qui ferment la perspective de la rue. La fermeture peut être de plusieurs degrés et genres. La rue sera dite:
- fermée totalement et frontalement;
- fortement diaphragmée: si la fermeture est latérale, un effet de fente est produit, si la fermeture concerne aussi le haut, un effet de trou de serrure est produit;
- faiblement diaphragmée, elle dessine un tableau encadré;
- fermée avec ouverture latérale antérieure; elle produit un effet de coulisse;
- partiellement fermée avec deux ouvertures latérales (obliques); elle constitue une bifurcation, avec un effet de choix.
Les plans verticaux ou bien l'espace compris entre eux peuvent être ponctués de lignes verticales (des tours ou des minarets dans les Médinas). C'est une forme de marquage qui est généralement attribuée à ces ponctuations. On distinguera:
- la ponctuation dans un plan;
- la ponctuation dans les deux plans, avec un effet de relais ou un effet de bornage;
- la ponctuation isolée entre deux plans, avec effet de visée.
Les effets ne sont pas seulement liés aux jeux de plans et de lignes. Les différentes qualifications architecturales participent largement à la lecture du paysage urbain. Les éléments architecturaux, avec leurs qualités soulignent, prolongent, contredisent les formes urbaines ou, réciproquement, les formes urbaines banalisent ou mettent en valeur les éléments architecturaux, particulièrement ceux qui sont généralement isolés (d'une manière ou d'une autre), les monuments. L'existence d'une dialectique entre les tissus urbains et les monuments est d'ailleurs une des découvertes de C. Sitte. Les figures de base sont ainsi enrichies par les données architecturales. Les horizontales des façades constituant les plans verticaux soulignent les courbes ou les ondulations. Les verticales répétées amplifient les marquages, etc.
Cette approche reste tout de même insuffisante, car l'observation ne peut être pleinement illustratrice d'une réalité urbaine que si elle va bien au delà du décor, et arrive à dépasser l'apparence des phénomènes urbains pour atteindre la logique de leur genèse.
Cependant, pour être fructueuse, l'analyse pittoresque ne doit pas considérer le paysage urbain comme un objet isolé, mais d'en relier les événements à l'analyse de la structure urbaine et de sa forme.
ref :A. Benammar /professeur à l'université MHB ORAN - departement d'architecture
L'analyse pittoresque est l'étude du paysage urbain comme résultat. Elle ne s'interroge, éventuellement, sur les structures et leur genèse que dans un second temps. Elle enregistre d'abord ce qui est vu et perçu par un promeneur attentif, puis tente de l'interpréter.
Sa méthode consiste à inventorier et à classer les différentes figures du paysage urbain, particulièrement des espaces publics, à en analyser les qualités. Telle figure provoque tel effet, effet potentiellement utile pour telle activité ou telle attitude urbaine.
L'analyse pittoresque n'est donc pas seulement descriptive et explicative, elle est surtout appréciative. Elle n'est donc pas seulement méthode d'évaluation des paysages urbains existants, mais aussi mode de contrôle de la justesse des formes par leur perception, à toutes les phases du projet.
ORIGINES
L'analyse pittoresque semble être née de la volonté de mieux apprécier les formes urbaines irrégulières. En effet, l'urbanisme régulier des villes antiques ou classiques s'analysait aisément au moyen des instruments simples, connus depuis la renaissance, de la symétrie ou de la perspective axiale. A la fin du XIX siècle et au début du XX e, alors que prend naissance l'urbanisme moderne (c'est l'époque ou l'expression apparaît), les architectes-urbanistes ressentent le besoin d'élargir le champ de leurs références, spécialement de prendre en compte leurs patrimoines nationaux. Anglais et Allemands vont se pencher sur la ville médiévale, comme quelques décennies auparavant les théoriciens de l'architecture avaient redécouvert le gothique. L'analyse pittoresque est le mode logique d'appréhension du pittoresque médiéval, les formes urbaines du Moyen-Age apparaissant en plan géométral dans tous les désagréments apparents de leur irrégularité. La vision en plan n'est pas pour autant refusée, mais elle n'est considérée que comme la projection horizontale d'une réalité en trois dimensions dont la vue pittoresque rend mieux compte.
L'analyse pittoresque, chez Camillo Sitte ou chez Raymond Unwin, découle de la volonté d'appréhender de nouveaux modèles urbains, et de s'approprier une autre esthétique,
l'esthétique pittoresque déjà connue des théoriciens anglais du paysage depuis le XVIII e siècle. Elle procède de l'hypothèse selon laquelle la ville est une œuvre d'art qu'il faut appréhender en tant que telle. Sitte, par exemple, recherche dans les places de l'Allemagne ou d'Italie médiévales des qualités spatiales reproductibles. Il y trouve des places fermées, des dimensionnements modestes et des géométries irrégulières qui mettent en valeur les monuments. Unwin pour sa part poursuit la même démarche esthétique et a la conviction qu'il existe un art urbain. Il pense que l'on peut par l'analyse "pénétrer les secrets de la beauté" des villes anciennes, et même, est porté à croire comme Sitte , que certains plans de villes médiévales sont "si heureusement combinés pour produire des tableaux urbains que tout a été soigneusement dessiné avec l'intention de produire des effets pittoresques que l'on y trouve". C'est cependant sur cette science médiévale imaginaire qu'ont été largement basés les principes de composition des premières cités-jardins anglaises.
L'analyse pittoresque a été considérablement renouvelée, après la seconde guerre mondiale, par des architectes anglais encore, particulièrement par Gordon Cullen, inventeur de la notion de 'townscape' (paysage urbain). Là encore, l'apparition d'une nouvelle approche intervient à un moment précis de l'histoire de l'urbanisme, le début de la crise de l'urbanisme, des zonages et des circulations automobiles. Le 'townscape' apprécie la continuité et la diversité, en opposition à la discontinuité (urbaine) et à l'uniformité (architecturale) de l'urbanisme) issu du mouvement moderne. Il prononce implicitement l'éloge des formes urbaines traditionnelles, principalement de la rue dont il analyse à loisir l'infinie richesse. Le 'townscape' est notamment à l'origine de la mode pour les voies piétonnières.
L'apport du 'townscape' par rapport à la notion de tableau urbain consiste dans l'idée de vision séquentielle et dans l'élaboration d'une classification des tableaux mise en relation avec des effets psychologiques.
Cullen pense que l'appréhension du paysage urbain passe par trois critères:
- la vision séquentielle dans laquelle s'enchaînent optiquement les "vues existantes et les "vues émergentes";
- le lieu, son site, sa relation au ciel;
- la définition architecturale (couleur, texture, échelle, style, caractère).
Dans la lignée du 'townscape', Ivor de Wolfe a précisé les différentes figures formelles du paysage urbain et leurs effets.
Kevin Lynch a approfondi la connaissance des effets psychologiques des formes et des espaces urbains, surtout sous l'aspect de l'image que l'on s'en fait, et qui permet de se repérer dans la complexité et l'immensité de la ville.
PRINCIPES DE L'ANALYSE PITTORESQUE
Le matériau de base de l'analyse pittoresque n'est autre que le paysage urbain. L'analyse pittoresque est donc d'abord l'analyse visuelle immédiate des formes urbaines (volumes, plans, lignes, points) et des enveloppes architecturales (structures, textures, couleurs). Le mode d'appréhension du paysage urbain est donc ce qui est vu (ou entendu, ou senti) à un moment donné, mais aussi ce qui a déjà été vu ou ce qui devrait être vu. Il serait en effet naïf de croire que le promeneur qui parcourt une ville n'a ni mémoire (surtout mémoire de ce qu'il vient de voir), ni imagination ( de ce qu'il croit avoir à découvrir). Il s'agit évidemment de processus psychologiques inconscients, de réflexes acquis en vertu des expériences urbaines de chacun.
L'analyse pittoresque dépend donc de ce qu'on a devant les yeux, mais aussi de ce qui est derrière, c.à.d. derrière la tête (au sens propre) et derrière ce qui est vu devant, et qui est en conséquence caché.
L'appréciation d'un "tableau urbain" est donc fonction de ce qui est:
- vu, déjà vu, totalement ou partiellement vu, longuement vu ou seulement entrevu.
- Pas encore vu, c.à.d. deviné ou non, deviné parce que partiellement vu, ou entrevu, deviné parce que reconnu par analogie (avec une situation urbaine que l'on croit analogue). Prenons par exemple, un tableau imprévu est un tableau ni partiellement vu ni entrevu ni deviné. Un tableau surprenant est un tableau non seulement imprévu, mais également anormal, parce qu'incongru en situation (c.à.d. sans analogie connue).
METHODE D'ANALYSE
L'analyse des formes commence par la décomposition en éléments et par l'identification du rôle joué par chacun de ces éléments.
L'essentiel de ce qui est perçu dans le paysage urbain, ce sont des "plans", des surfaces. Les "plans" ont un double rôle; ils servent d'écrans qui ferment ou sélectionnent les vues et en même temps ils servent de guides pour canaliser les vues. Ce sont les figures formées par les jeux de plans, jeux auxquels participent aussi les éléments volumétriques, linéaires ou ponctuels, qui constituent l'ossature du paysage urbain. Ensuite, interviennent les qualités de surface de ces plans. Les enveloppes les plus architecturées attirent l'attention, les enveloppes les plus nues renvoient à ce qui est en face. Entrent finalement en jeu les éléments exceptionnels, monuments urbains se détachant des alignements de maisons ou arbres isolés en position stratégique par exemple.
L'urbain, du point de vue du paysage, peut être appréhendé à trois échelles: celle de la rue, celle de la structure ou 'infrastructure' (voirie, parcellaire) et celle du site. Pour la rue, entrent en compte les plans horizontaux et verticaux qui délimitent la rue, les écrans qui l'obstruent, les éléments qui la ponctuent. Puis interviennent les caractères architecturaux. De ces figures et de leur combinatoires découlent des effets et attitudes spécifiques. La structure peut se lire en termes de parcours dans la ville, de nœuds dans ces parcours, de secteurs homogènes, de limites sensibles et de repères évidents (système de lecture élaboré par Kevin Lynch). D'ailleurs une fois levée l'ambiguïté due à la confusion entre les moyens spécifiques des analystes (architectes et urbanistes) et la perception de la ville par ses habitants, c'est encore la méthode de Lynch (décrite dans son ouvrage "l'image de la cité"), qui fournit, grâce à sa simplicité, le meilleur outil pour une analyse globale,
Le site, en analyse pittoresque, se lit essentiellement dans sa volumétrie, concave ou convexe, fermé ou ouvert, dynamique ou statique, continu ou discontinu, infini ou fini, concentré ou dispersé.
FIGURES DE BASE DU PAYSAGE URBAIN
Ces figures s'appliquent essentiellement à la rue comme cheminement de découverte du paysage urbain. le plan du sol de la rue peut être:
- horizontal;
- convexe; il élève la vue et donne un effet d'infini;
- concave; il produit un effet de vis-à-vis, permet à l'observateur de voir, comme dans un miroir, une position symétrique à celle qu'il occupe.
Les plans verticaux (façades) définissant la rue, peuvent être:
- droit et parallèles; ils produisent un effet de couloir;
- droits mais non parallèles; s'ils sont vus dans le sens du rétrécissement, ils produisent un effet d'entonnoir; s'ils sont vus dans le sens de l'élargissement, ils produisent un effet de respiration;
- courbes; ils produisent un effet de mystère ou un effet de découverte permanente quand l'observateur avance;
- ondulés, parallèles ou non, en accordéon;
- partiellement ouvert, particulièrement à leur base, ils produisent alors un effet de transparence latérale;
Viennent ensuite les écrans qui ferment la perspective de la rue. La fermeture peut être de plusieurs degrés et genres. La rue sera dite:
- fermée totalement et frontalement;
- fortement diaphragmée: si la fermeture est latérale, un effet de fente est produit, si la fermeture concerne aussi le haut, un effet de trou de serrure est produit;
- faiblement diaphragmée, elle dessine un tableau encadré;
- fermée avec ouverture latérale antérieure; elle produit un effet de coulisse;
- partiellement fermée avec deux ouvertures latérales (obliques); elle constitue une bifurcation, avec un effet de choix.
Les plans verticaux ou bien l'espace compris entre eux peuvent être ponctués de lignes verticales (des tours ou des minarets dans les Médinas). C'est une forme de marquage qui est généralement attribuée à ces ponctuations. On distinguera:
- la ponctuation dans un plan;
- la ponctuation dans les deux plans, avec un effet de relais ou un effet de bornage;
- la ponctuation isolée entre deux plans, avec effet de visée.
Les effets ne sont pas seulement liés aux jeux de plans et de lignes. Les différentes qualifications architecturales participent largement à la lecture du paysage urbain. Les éléments architecturaux, avec leurs qualités soulignent, prolongent, contredisent les formes urbaines ou, réciproquement, les formes urbaines banalisent ou mettent en valeur les éléments architecturaux, particulièrement ceux qui sont généralement isolés (d'une manière ou d'une autre), les monuments. L'existence d'une dialectique entre les tissus urbains et les monuments est d'ailleurs une des découvertes de C. Sitte. Les figures de base sont ainsi enrichies par les données architecturales. Les horizontales des façades constituant les plans verticaux soulignent les courbes ou les ondulations. Les verticales répétées amplifient les marquages, etc.
Cette approche reste tout de même insuffisante, car l'observation ne peut être pleinement illustratrice d'une réalité urbaine que si elle va bien au delà du décor, et arrive à dépasser l'apparence des phénomènes urbains pour atteindre la logique de leur genèse.
Cependant, pour être fructueuse, l'analyse pittoresque ne doit pas considérer le paysage urbain comme un objet isolé, mais d'en relier les événements à l'analyse de la structure urbaine et de sa forme.
ref :A. Benammar /professeur à l'université MHB ORAN - departement d'architecture
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Re: les approches d'analyse urbaine
L'Analyse Typo-morphologique (1)
L'espace urbain peut se lire de deux manières principales - par la médiation de représentations cartographiques ou directement par des cheminements urbains, mais même dans le second cas, des instruments (techniques et intellectuels) de lecture sont nécessaires - les lectures de l'espace urbain passent donc par:
- l'apprentissage de la lecture des cartes et des plans actuels ou anciens (lecture des formes qui comptent ou qui sont utiles au projet; lecture des traces laissées dans les formes par l'histoire, lecture des processus d'évolution).
- l'appréhension visuelle des espaces urbains et la compréhension des modes de perception de ces espaces. La démarche du "townscape" ou la lecture pittoresque vise à mettre en correspondance des formes caractéristiques (une rue qui tourne par exemple) et les modes d'appréhension (la découverte progressive, pour l'exemple en question). Ainsi les qualités et les faiblesses des espaces urbains sont ainsi particulièrement bien mises en évidence.
L'analyse typo-morphologique est avant tout un exercice méthodologique visant à déterminer la structure d'un tissu urbain. En fait ceci nous permet de mettre en évidence la logique d'élaboration d'un tissu urbain, en partant du système constructif de l'unité du bâti jusqu'au mode de structuration urbaine (îlots, maillage) et la délimitation globale de la ville.
L'analyse morphologique nous permet aussi de comprendre (lire) rapidement un contexte urbain non familier. Cela consiste tout d'abord en la situation actuelle des éléments constitutifs du tissu -rues/places, parcelles/îlots, bâti - suivie d'une lecture de la forme dans sa chronologie décroissante (à travers l'histoire) afin de comprendre la logique de création d'un fragment urbain.
Cependant, les formes des espaces urbains sont la conséquence; soit du système général des formes urbaines et leur évolution; soit des conditions spécifiques aux pratiques urbaines.
Toute forme (espace public ou bâti) à plusieurs déterminants; les uns liés au contexte dans lequel l'espace se situe (une rue dépend du réseau auquel elle appartient, de sa formation historique, de son assiette physique), les autres à l'usage qui est plus ou moins volontairement destiné à cet espace. Une typologie des espaces urbains doit donc avoir une dimension morphologique mais aussi historique, comme histoire des pratiques successives de l'espace urbain.
Historique:
L'un des précurseurs reconnu de la typo-morphologie est bien S. Muratori, architecte de formation et professeur de composition architecturale à l'école de Venise puis Rome. Lui et ses étudiants ont mis en évidence l'importance des relations entre la forme de la ville et la typologie (ensemble des types) des édifices construits. Muratori avait, vers la fin des années 50, rejeté le mouvement moderne au profit de l'étude du tissu ancien. En 1959, il avait réussit à un concours d'habitat à Venise, où il avait utilisé suite à une analyse de l'ancienne structure de la ville, l'îlot traditionnel dont les principes avaient été étudiés par ses étudiants à Venise. A cette époque, il avait été considéré comme un réactionnaire dans son domaine. Ce n'est qu'a travers ses étudiants (Cannigia, Rossi, Aymonino) que ses idées furent récupérées et développées. Ainsi, on identifia trois éléments de base constituant le tissu urbain: la rue, la parcelle et le bâti. C'est ainsi qu'ils analysaient les tissus anciens dans le but de reproduire leurs principes à la périphérie.
Ainsi était née la démarche typologie architecturale - morphologie urbaine (quelques fois critiquée mais toujours utilisées, pour son efficacité). Elle consiste à penser en termes de rapports la forme urbaine. (trames viaires et parcellaires, limites….) et la typologie, c.à.d les types de constructions (position du bâti dans la parcelle, distribution interne,…). Les types s'inscrivent dans certaines formes urbaines plus que dans d'autres. Certaines sont liées à des parcellaires, ou à des tracés viaires spécifiques, et il y'a souvent dépendance entre types architecturaux et formes urbaines.
Les chercheurs italiens et français, adeptes de la typo-morphologie, ont aussi montré que le rapport traditionnel entre formes urbaines et types architecturaux s'est progressivement brisé à partir de l'avènement du mouvement moderne. L'îlot résultant de tracés viaires et de découpages parcellaires, est devenu un élément en soi, les différentes bâtisses se fondant dans une ordonnance unique. Cet îlot est devenu ensuite indépendant des rues qui l'entourent, puis a évolué en barre totalement indépendante de la forme urbaine (1930-50). D'où confusion entre types architecturaux et formes urbaines puis disparition de leur rapport (les premiers devenant autonomes et normalisés tandis que les secondes disparaissent). Si de nouveaux types architecturaux étaient nés (barres, tours,…) des formes urbaines nouvelles et satisfaisantes n'ont pas apparu.
Néanmoins, les études typo-morphologiques semblent faire partie d'un rituel didactique qui n'a des fois aucun rapport avec la projection d'un projet. Mais Rossi considère que l'étude du contexte morphologique est aussi importante pour la formation que la pratique de l'architecte, sans pour autant que cet outil soit une fin en soi. Mais, il faut comprendre que l'étude typo morphologique ne peut pas être perçue comme le principal moteur de l'architecture (Rossi, 1989). Il faut savoir aussi, comme le stipule (Choay, 1986), que l'étude formelle ne peut à elle seule permettre une lecture objective et profonde de la réalité urbaine.
PRINCIPES DE LECTURE
La forme de la ville qui apparaît comme un tout ou comme un paysage quand elle est regardée par un observateur embrassant toute la ville, se compose en fait de deux éléments (que nous appellerons structures) fondamentalement différents:
- le tracé au sol des occupations urbaines, c'est-à-dire les voies et les parcelles, qui sont comme les infrastructures de la ville;
- les éléments eux-mêmes d'occupation du sol, essentiellement les éléments bâtis et, en négatif, les vides laissés entre les constructions, éventuellement les plantations ou autres, qui sont comme les superstructures de la ville.
Ce qui autorise à effectuer cette distinction fondamentale, c'est que le tracé au sol des occupations urbaines (la voirie et le parcellaire) n'est pas la projection passive des éléments d'occupation de l'assiette de la ville (le bâti). Ce sont au contraire les éléments bâtis qui, le plus souvent, viennent se disposer dans les infrastructures formelles que constituent la voirie et le parcellaire. Bien sûre, ces infrastructures sont pensées (plus ou moins) en fonction des occupations qu'elles préparent, mais avec un degré d'autonomie, conscient ou inconscient, lié au processus de construction des villes. Toute infrastructure peut rester en attente, et se voir occupée par des "superstructures" qui ne sont plus celles qui étaient initialement prévues. Surtout que les superstructures peuvent être remplacées sans que l'infrastructure soit nécessairement modifiée.
Il y a donc autonomie relative entre infra et superstructure. Aussi il est possible, au niveau de l'analyse, de les distinguer pour mieux comprendre leurs articulations. Tel est le principe de l'analyse morphologique (lecture des formes); décomposer en éléments pour les étudier en eux-mêmes, dans leur cohérence propre, puis recomposer pour étudier leurs relations spécifiques.
Ce même principe peut être appliqué à l'intérieur de chaque structure; décomposer et recomposer les infrastructures ou les superstructures.
Pour analyser ces structures physiques, il faut dans un premier temps faire un effort d'abstraction. Il faut mentalement et graphiquement distinguer les niveaux constituant ces structures.
C'est au début du XX eme siècle, que des géographes de l' "Ecole Française de Géographie" ont élaboré une méthode cartographique d'analyse du paysage rural dans laquelle ils distinguaient les trois niveaux structurants le paysage: les chemins, les parcelles, les maisons. Chacun pouvait être représenté indépendamment des autres, par une carte des chemins, une carte des parcelles, une carte de l'habitat. Ainsi pouvait apparaître l'organisation de chacun des niveaux. Puis en superposant ses cartes (dessinées sur des calques) et d'autres (figurant la géographie physique ; relief, hydrographie, ….), on pouvait lire les infra et les superstructures, et par conséquent la morphologie générale du village.
OUTILS DE LECTURE
Les composantes morphologiques peuvent être décrites, donc lues, selon trois critères: leur topologie; leur géométrie; leur dimensionnement.
La topologie décrit les caractéristiques ou dispositions internes des formes, ainsi que les positions et les liaisons de ces espaces les uns par rapport aux autres.
La géométrie décrit les figures géométriques que dessinent ses formes et leurs directions les uns par rapport aux autres.
Le dimensionnement, ou ensemble des dimensions, décrit les dimensions des espaces et formes et leurs proportions les uns par rapport aux autres.
A titre d'exemple, on peut évoquer une place urbaine. Ainsi, la topologie d'une place décrit sa fluidité ( si elle constitue un grand espace libre sans encombrement), son statisme (si elle est petite et fermée, et incite au stationnement) ou son dynamisme (si elle est "canalisée" et incite au déplacement). Le rapport topologique entre deux places décrit leurs positions relatives, c'est-à-dire, leur éloignement, leur proximité, leur contiguïté ou leur inclusion (exemple d'une partie en terrasse incluse dans une place plus grande). Le rapport topologique décrit aussi les possibilités de liaison entre deux places, c'est-à-dire la continuité ou la discontinuité de circulation entre elles, deux places pouvant être contiguës mais discontinues si elles sont séparées par une grille, un mur de soutènement ou la simple épaisseur d'une rangée de bâtiments (formant à l'échelle urbaine comme un mur à l'échelle architecturale).
La géométrie d'une place décrit sa figure (figure simple: place carrée,…; figure complexe: géométrie déformée, résiduelle, ou forme organique). Elle peut aussi décrire l'existence de directions liées à la géométrie de la place (place rectangulaire allongée ayant une direction privilégiée, contrairement à une place carrée qui en à deux). Les rapports géométriques entre places concernent l'obéissance ou la désobéissance de leurs axes respectifs. Deux places contiguës peuvent avoir des axes alignés, parallèles ou perpendiculaires (cas d'obéissance géométrique).
Le Site Urbain:
L'importance du site urbain intervient au niveau du choix de l'implantation d'une ville, d'un quartier ou d'un simple ensemble de bâtiments (contraintes ou potentialités qu'impose ou offre un site: par exemple: accès facile) mais aussi les implications qu'il va avoir sur la forme urbaine.
Le réseau des rues d'une ville d'origine médiévale par exemple, se modèle largement sur les formes du relief. Le tracé d'une rue épouse la ligne d'une crête ou d'un thalweg, une autre l'ondulation d'une courbe. Si depuis quelques décennies l'urbanisme s'est largement affranchi des contraintes naturelles des sites, il a, par la même occasion, perdu toutes les potentialités qui sont inhérentes aux contraintes (vues, ensoleillement,..). C'est ainsi qu'une plus grande flexibilité dans l'intervention a nécessité la création de typologies différentes souvent imposées par les besoins d'extension urbaine et tenant compte de contraintes autres que celles du terrain (économiques, sociales, politiques,…).
La Voirie:
Parmi les systèmes artificiellement crées on a le système en boucle. Le plus souvent, il se mélange avec le système arborescent, les embranchements venant compléter le circuit continu que forme le système en boucle. On a usé fréquemment le système en boucle pour les voies des nouveaux quartiers (exp ZHUN), non pas pour ses qualités propres (constituer un circuit) mais pour décourager la circulation intensive. Il s'agit donc d'un système surtout utilisé négativement (de façon dissuasive), dont l'usage ne peut être que restreint. Les systèmes de circulation par sens obligatoires imposent de pratiquer comme des systèmes en boucle tous les autres systèmes. L'usage des réseaux viaires est ainsi artificiellement limité et donc appauvri. Les figures simplistes sont généralement critiquables.
Le système réticulé (en filet à maille) est de ce fait le plus répandu (par la multiplicité des embranchements), car il permet une plus grande perméabilité et donc une meilleure lisibilité de l'espace urbain.
La lisibilité d'une ville, l'agrément de sa pratique, tiennent beaucoup à la correspondance que l'aménageur sait donner ou conserver entre les caractéristiques typologiques des différents systèmes et l'usage qui leur est donné.
La Trame Parcellaire:
Il est important de comprendre que la trame parcellaire existe, qu'elle à une cohérence propre et qu'elle joue un rôle structurant fondamental dans l'organisation de la forme urbaine.
Il faut savoir que le parcellaire est une trame continue ("pavante") d'abord parce que toute portion du sol urbain a un propriétaire (privé ou public). Si le parcellaire est cohérent, c'est parce que ses modes de division répondent à des logiques précises.
Originellement, le mode de division est soit le résultat d'un lotissement, soit celui de la subdivision progressive d'un parcellaire rural. Dans les deux cas, le parcellaire évolue (par relotissements ou par remembrements), mais l'organisation originelle persiste dans les lignes directrices (les "génératrices").
En outre, le parcellaire est partiellement indépendant de la trame viaire, particulièrement dans le cas de l'urbanisation progressive où les rues sont percées dans un parcellaire déjà constitué.
La morphologie du parcellaire (lignes directrices) et celle des parcelles prises individuellement sont d'autant plus importantes que dans la plupart des villes le bâti s'y inscrit selon des règles de mitoyenneté et d'alignement. La masse des bâtiments dans les îlots, la succession des façades dans les rues sont comme une projection dans la troisième dimension (verticale) de la trame dessinée par le parcellaire. Qu'un parcellaire soit étroit ou large, qu'il soit obéissant ou non à la voirie, intervient sur la définition volumétrique (espace de la rue) et architecturale (façades bordant la rue) de l'espace public.
Le Bâti:
Le bâti constitue aussi un ensemble cohérent comme le montre la vision particulière du plan urbain. Le bâti se répartit dans les espaces entourés par la voirie et est partiellement divisé par le parcellaire. Le bâti constitue le plein urbain.
Comme système, le bâti peut être classé selon trois types: le type ponctuel (bâtiment isolé), le type linéaire (continuité du bâti dans une seule direction: bande de bâtiments mitoyens le long d'une rue par exemple), ou planaire ( vaste masse bâtie, interrompue par des cours ou des jardins, par exemple).
S'il est dans un espace public, le bâti ponctuel écarte les circulations (édifice au milieu d'une rue ou d'une place) ou les attire (ainsi que la vue). Un bâtiment ponctuel doit avoir une certaine qualité architecturale et être mis en valeur par son contexte. Le bâti linéaire sépare (la rue du fond des parcellaires) et relie, ou plutôt accompagne l'espace public (le long d'une rue). Le bâti planaire englobe (le dedans vide des îlots) ou rejette par son caractère massif et fermé (le dehors des îlots).
Les Espaces Libres:
Les espaces libres sont constitués par le vide urbain public (rue, places, espaces résiduels….) et privé (cours, jardins, …). Les places représentent les éléments les plus spécifiques de l'espace public.
Une place se définit par son tracé et par les masses bâties qui la limitent et lui donnent consistance. Eventuellement, la définition d'une place peut être renforcée par un élément marquant sa centralité. Essentiellement, une place est le résultat d'une dialectique entre le vide et le plein. On peut distinguer selon ce critère deux types de places:
- les places dans lesquelles le vide est actif et le plein passif, qui sont les places au tracé géométrique.
- Les places dans lesquelles le plein est actif et le vide passif, qui sont celles produitent par un tracé résiduel.
Cela veut dire que quant on veut donner une forme régulière à une place, on maîtrise d'abord le vide, qui devient principe actif du tracé géométrique. Les masses bâties (le plein) qui entourent la place, se conforment aux alignements ainsi définis et leur obéissant géométriquement.
Cela signifie qu'il existe aussi des places dont la forme résulte d'abord de la configuration de différents niveaux: élargissements d'une rue (élément de la trame viaire), espace laissé libre ou devenu libre dans le parcellaire. C'est alors la logique du bâti qui borde la rue ou des bâtiments mitoyens de la parcelle libre, qui semble être le principe actif du tracé de la place. Ces dernières places ont plus souvent des formes organiques ou déformées (géométriquement déformées).
Cette distinction aux formes géométriques ou résiduelles est importante, car elle peut définir le caractère d'une place et suggérer des aménagements appropriés visant à mettre en valeur ce caractère ou à le renforcer.
ref :A. Benammar /professeur à l'université MHB ORAN - departement d'architecture
L'espace urbain peut se lire de deux manières principales - par la médiation de représentations cartographiques ou directement par des cheminements urbains, mais même dans le second cas, des instruments (techniques et intellectuels) de lecture sont nécessaires - les lectures de l'espace urbain passent donc par:
- l'apprentissage de la lecture des cartes et des plans actuels ou anciens (lecture des formes qui comptent ou qui sont utiles au projet; lecture des traces laissées dans les formes par l'histoire, lecture des processus d'évolution).
- l'appréhension visuelle des espaces urbains et la compréhension des modes de perception de ces espaces. La démarche du "townscape" ou la lecture pittoresque vise à mettre en correspondance des formes caractéristiques (une rue qui tourne par exemple) et les modes d'appréhension (la découverte progressive, pour l'exemple en question). Ainsi les qualités et les faiblesses des espaces urbains sont ainsi particulièrement bien mises en évidence.
L'analyse typo-morphologique est avant tout un exercice méthodologique visant à déterminer la structure d'un tissu urbain. En fait ceci nous permet de mettre en évidence la logique d'élaboration d'un tissu urbain, en partant du système constructif de l'unité du bâti jusqu'au mode de structuration urbaine (îlots, maillage) et la délimitation globale de la ville.
L'analyse morphologique nous permet aussi de comprendre (lire) rapidement un contexte urbain non familier. Cela consiste tout d'abord en la situation actuelle des éléments constitutifs du tissu -rues/places, parcelles/îlots, bâti - suivie d'une lecture de la forme dans sa chronologie décroissante (à travers l'histoire) afin de comprendre la logique de création d'un fragment urbain.
Cependant, les formes des espaces urbains sont la conséquence; soit du système général des formes urbaines et leur évolution; soit des conditions spécifiques aux pratiques urbaines.
Toute forme (espace public ou bâti) à plusieurs déterminants; les uns liés au contexte dans lequel l'espace se situe (une rue dépend du réseau auquel elle appartient, de sa formation historique, de son assiette physique), les autres à l'usage qui est plus ou moins volontairement destiné à cet espace. Une typologie des espaces urbains doit donc avoir une dimension morphologique mais aussi historique, comme histoire des pratiques successives de l'espace urbain.
Historique:
L'un des précurseurs reconnu de la typo-morphologie est bien S. Muratori, architecte de formation et professeur de composition architecturale à l'école de Venise puis Rome. Lui et ses étudiants ont mis en évidence l'importance des relations entre la forme de la ville et la typologie (ensemble des types) des édifices construits. Muratori avait, vers la fin des années 50, rejeté le mouvement moderne au profit de l'étude du tissu ancien. En 1959, il avait réussit à un concours d'habitat à Venise, où il avait utilisé suite à une analyse de l'ancienne structure de la ville, l'îlot traditionnel dont les principes avaient été étudiés par ses étudiants à Venise. A cette époque, il avait été considéré comme un réactionnaire dans son domaine. Ce n'est qu'a travers ses étudiants (Cannigia, Rossi, Aymonino) que ses idées furent récupérées et développées. Ainsi, on identifia trois éléments de base constituant le tissu urbain: la rue, la parcelle et le bâti. C'est ainsi qu'ils analysaient les tissus anciens dans le but de reproduire leurs principes à la périphérie.
Ainsi était née la démarche typologie architecturale - morphologie urbaine (quelques fois critiquée mais toujours utilisées, pour son efficacité). Elle consiste à penser en termes de rapports la forme urbaine. (trames viaires et parcellaires, limites….) et la typologie, c.à.d les types de constructions (position du bâti dans la parcelle, distribution interne,…). Les types s'inscrivent dans certaines formes urbaines plus que dans d'autres. Certaines sont liées à des parcellaires, ou à des tracés viaires spécifiques, et il y'a souvent dépendance entre types architecturaux et formes urbaines.
Les chercheurs italiens et français, adeptes de la typo-morphologie, ont aussi montré que le rapport traditionnel entre formes urbaines et types architecturaux s'est progressivement brisé à partir de l'avènement du mouvement moderne. L'îlot résultant de tracés viaires et de découpages parcellaires, est devenu un élément en soi, les différentes bâtisses se fondant dans une ordonnance unique. Cet îlot est devenu ensuite indépendant des rues qui l'entourent, puis a évolué en barre totalement indépendante de la forme urbaine (1930-50). D'où confusion entre types architecturaux et formes urbaines puis disparition de leur rapport (les premiers devenant autonomes et normalisés tandis que les secondes disparaissent). Si de nouveaux types architecturaux étaient nés (barres, tours,…) des formes urbaines nouvelles et satisfaisantes n'ont pas apparu.
Néanmoins, les études typo-morphologiques semblent faire partie d'un rituel didactique qui n'a des fois aucun rapport avec la projection d'un projet. Mais Rossi considère que l'étude du contexte morphologique est aussi importante pour la formation que la pratique de l'architecte, sans pour autant que cet outil soit une fin en soi. Mais, il faut comprendre que l'étude typo morphologique ne peut pas être perçue comme le principal moteur de l'architecture (Rossi, 1989). Il faut savoir aussi, comme le stipule (Choay, 1986), que l'étude formelle ne peut à elle seule permettre une lecture objective et profonde de la réalité urbaine.
PRINCIPES DE LECTURE
La forme de la ville qui apparaît comme un tout ou comme un paysage quand elle est regardée par un observateur embrassant toute la ville, se compose en fait de deux éléments (que nous appellerons structures) fondamentalement différents:
- le tracé au sol des occupations urbaines, c'est-à-dire les voies et les parcelles, qui sont comme les infrastructures de la ville;
- les éléments eux-mêmes d'occupation du sol, essentiellement les éléments bâtis et, en négatif, les vides laissés entre les constructions, éventuellement les plantations ou autres, qui sont comme les superstructures de la ville.
Ce qui autorise à effectuer cette distinction fondamentale, c'est que le tracé au sol des occupations urbaines (la voirie et le parcellaire) n'est pas la projection passive des éléments d'occupation de l'assiette de la ville (le bâti). Ce sont au contraire les éléments bâtis qui, le plus souvent, viennent se disposer dans les infrastructures formelles que constituent la voirie et le parcellaire. Bien sûre, ces infrastructures sont pensées (plus ou moins) en fonction des occupations qu'elles préparent, mais avec un degré d'autonomie, conscient ou inconscient, lié au processus de construction des villes. Toute infrastructure peut rester en attente, et se voir occupée par des "superstructures" qui ne sont plus celles qui étaient initialement prévues. Surtout que les superstructures peuvent être remplacées sans que l'infrastructure soit nécessairement modifiée.
Il y a donc autonomie relative entre infra et superstructure. Aussi il est possible, au niveau de l'analyse, de les distinguer pour mieux comprendre leurs articulations. Tel est le principe de l'analyse morphologique (lecture des formes); décomposer en éléments pour les étudier en eux-mêmes, dans leur cohérence propre, puis recomposer pour étudier leurs relations spécifiques.
Ce même principe peut être appliqué à l'intérieur de chaque structure; décomposer et recomposer les infrastructures ou les superstructures.
Pour analyser ces structures physiques, il faut dans un premier temps faire un effort d'abstraction. Il faut mentalement et graphiquement distinguer les niveaux constituant ces structures.
C'est au début du XX eme siècle, que des géographes de l' "Ecole Française de Géographie" ont élaboré une méthode cartographique d'analyse du paysage rural dans laquelle ils distinguaient les trois niveaux structurants le paysage: les chemins, les parcelles, les maisons. Chacun pouvait être représenté indépendamment des autres, par une carte des chemins, une carte des parcelles, une carte de l'habitat. Ainsi pouvait apparaître l'organisation de chacun des niveaux. Puis en superposant ses cartes (dessinées sur des calques) et d'autres (figurant la géographie physique ; relief, hydrographie, ….), on pouvait lire les infra et les superstructures, et par conséquent la morphologie générale du village.
OUTILS DE LECTURE
Les composantes morphologiques peuvent être décrites, donc lues, selon trois critères: leur topologie; leur géométrie; leur dimensionnement.
La topologie décrit les caractéristiques ou dispositions internes des formes, ainsi que les positions et les liaisons de ces espaces les uns par rapport aux autres.
La géométrie décrit les figures géométriques que dessinent ses formes et leurs directions les uns par rapport aux autres.
Le dimensionnement, ou ensemble des dimensions, décrit les dimensions des espaces et formes et leurs proportions les uns par rapport aux autres.
A titre d'exemple, on peut évoquer une place urbaine. Ainsi, la topologie d'une place décrit sa fluidité ( si elle constitue un grand espace libre sans encombrement), son statisme (si elle est petite et fermée, et incite au stationnement) ou son dynamisme (si elle est "canalisée" et incite au déplacement). Le rapport topologique entre deux places décrit leurs positions relatives, c'est-à-dire, leur éloignement, leur proximité, leur contiguïté ou leur inclusion (exemple d'une partie en terrasse incluse dans une place plus grande). Le rapport topologique décrit aussi les possibilités de liaison entre deux places, c'est-à-dire la continuité ou la discontinuité de circulation entre elles, deux places pouvant être contiguës mais discontinues si elles sont séparées par une grille, un mur de soutènement ou la simple épaisseur d'une rangée de bâtiments (formant à l'échelle urbaine comme un mur à l'échelle architecturale).
La géométrie d'une place décrit sa figure (figure simple: place carrée,…; figure complexe: géométrie déformée, résiduelle, ou forme organique). Elle peut aussi décrire l'existence de directions liées à la géométrie de la place (place rectangulaire allongée ayant une direction privilégiée, contrairement à une place carrée qui en à deux). Les rapports géométriques entre places concernent l'obéissance ou la désobéissance de leurs axes respectifs. Deux places contiguës peuvent avoir des axes alignés, parallèles ou perpendiculaires (cas d'obéissance géométrique).
Le Site Urbain:
L'importance du site urbain intervient au niveau du choix de l'implantation d'une ville, d'un quartier ou d'un simple ensemble de bâtiments (contraintes ou potentialités qu'impose ou offre un site: par exemple: accès facile) mais aussi les implications qu'il va avoir sur la forme urbaine.
Le réseau des rues d'une ville d'origine médiévale par exemple, se modèle largement sur les formes du relief. Le tracé d'une rue épouse la ligne d'une crête ou d'un thalweg, une autre l'ondulation d'une courbe. Si depuis quelques décennies l'urbanisme s'est largement affranchi des contraintes naturelles des sites, il a, par la même occasion, perdu toutes les potentialités qui sont inhérentes aux contraintes (vues, ensoleillement,..). C'est ainsi qu'une plus grande flexibilité dans l'intervention a nécessité la création de typologies différentes souvent imposées par les besoins d'extension urbaine et tenant compte de contraintes autres que celles du terrain (économiques, sociales, politiques,…).
La Voirie:
Parmi les systèmes artificiellement crées on a le système en boucle. Le plus souvent, il se mélange avec le système arborescent, les embranchements venant compléter le circuit continu que forme le système en boucle. On a usé fréquemment le système en boucle pour les voies des nouveaux quartiers (exp ZHUN), non pas pour ses qualités propres (constituer un circuit) mais pour décourager la circulation intensive. Il s'agit donc d'un système surtout utilisé négativement (de façon dissuasive), dont l'usage ne peut être que restreint. Les systèmes de circulation par sens obligatoires imposent de pratiquer comme des systèmes en boucle tous les autres systèmes. L'usage des réseaux viaires est ainsi artificiellement limité et donc appauvri. Les figures simplistes sont généralement critiquables.
Le système réticulé (en filet à maille) est de ce fait le plus répandu (par la multiplicité des embranchements), car il permet une plus grande perméabilité et donc une meilleure lisibilité de l'espace urbain.
La lisibilité d'une ville, l'agrément de sa pratique, tiennent beaucoup à la correspondance que l'aménageur sait donner ou conserver entre les caractéristiques typologiques des différents systèmes et l'usage qui leur est donné.
La Trame Parcellaire:
Il est important de comprendre que la trame parcellaire existe, qu'elle à une cohérence propre et qu'elle joue un rôle structurant fondamental dans l'organisation de la forme urbaine.
Il faut savoir que le parcellaire est une trame continue ("pavante") d'abord parce que toute portion du sol urbain a un propriétaire (privé ou public). Si le parcellaire est cohérent, c'est parce que ses modes de division répondent à des logiques précises.
Originellement, le mode de division est soit le résultat d'un lotissement, soit celui de la subdivision progressive d'un parcellaire rural. Dans les deux cas, le parcellaire évolue (par relotissements ou par remembrements), mais l'organisation originelle persiste dans les lignes directrices (les "génératrices").
En outre, le parcellaire est partiellement indépendant de la trame viaire, particulièrement dans le cas de l'urbanisation progressive où les rues sont percées dans un parcellaire déjà constitué.
La morphologie du parcellaire (lignes directrices) et celle des parcelles prises individuellement sont d'autant plus importantes que dans la plupart des villes le bâti s'y inscrit selon des règles de mitoyenneté et d'alignement. La masse des bâtiments dans les îlots, la succession des façades dans les rues sont comme une projection dans la troisième dimension (verticale) de la trame dessinée par le parcellaire. Qu'un parcellaire soit étroit ou large, qu'il soit obéissant ou non à la voirie, intervient sur la définition volumétrique (espace de la rue) et architecturale (façades bordant la rue) de l'espace public.
Le Bâti:
Le bâti constitue aussi un ensemble cohérent comme le montre la vision particulière du plan urbain. Le bâti se répartit dans les espaces entourés par la voirie et est partiellement divisé par le parcellaire. Le bâti constitue le plein urbain.
Comme système, le bâti peut être classé selon trois types: le type ponctuel (bâtiment isolé), le type linéaire (continuité du bâti dans une seule direction: bande de bâtiments mitoyens le long d'une rue par exemple), ou planaire ( vaste masse bâtie, interrompue par des cours ou des jardins, par exemple).
S'il est dans un espace public, le bâti ponctuel écarte les circulations (édifice au milieu d'une rue ou d'une place) ou les attire (ainsi que la vue). Un bâtiment ponctuel doit avoir une certaine qualité architecturale et être mis en valeur par son contexte. Le bâti linéaire sépare (la rue du fond des parcellaires) et relie, ou plutôt accompagne l'espace public (le long d'une rue). Le bâti planaire englobe (le dedans vide des îlots) ou rejette par son caractère massif et fermé (le dehors des îlots).
Les Espaces Libres:
Les espaces libres sont constitués par le vide urbain public (rue, places, espaces résiduels….) et privé (cours, jardins, …). Les places représentent les éléments les plus spécifiques de l'espace public.
Une place se définit par son tracé et par les masses bâties qui la limitent et lui donnent consistance. Eventuellement, la définition d'une place peut être renforcée par un élément marquant sa centralité. Essentiellement, une place est le résultat d'une dialectique entre le vide et le plein. On peut distinguer selon ce critère deux types de places:
- les places dans lesquelles le vide est actif et le plein passif, qui sont les places au tracé géométrique.
- Les places dans lesquelles le plein est actif et le vide passif, qui sont celles produitent par un tracé résiduel.
Cela veut dire que quant on veut donner une forme régulière à une place, on maîtrise d'abord le vide, qui devient principe actif du tracé géométrique. Les masses bâties (le plein) qui entourent la place, se conforment aux alignements ainsi définis et leur obéissant géométriquement.
Cela signifie qu'il existe aussi des places dont la forme résulte d'abord de la configuration de différents niveaux: élargissements d'une rue (élément de la trame viaire), espace laissé libre ou devenu libre dans le parcellaire. C'est alors la logique du bâti qui borde la rue ou des bâtiments mitoyens de la parcelle libre, qui semble être le principe actif du tracé de la place. Ces dernières places ont plus souvent des formes organiques ou déformées (géométriquement déformées).
Cette distinction aux formes géométriques ou résiduelles est importante, car elle peut définir le caractère d'une place et suggérer des aménagements appropriés visant à mettre en valeur ce caractère ou à le renforcer.
ref :A. Benammar /professeur à l'université MHB ORAN - departement d'architecture
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Re: les approches d'analyse urbaine
L'Analyse Typo-morphologique (2)
METHODE d'ANALYSE TYPOLOGIQUE
La typologie consiste à distinguer, par "abstraction rationnelle", le semblable du diffèrent dans la morphologie. Elle permet de retrouver les types par comparaison et par différences, elle en offre une articulation logique (une typologie). Ainsi, au lieu de considérer les objets isolés, elle les saisit comme un ensemble et met en évidence le fait que l'élaboration du domaine bâti ne soit pas le fruit du hasard, mais s'appuie sur une structure profonde répondant à une situation historique déterminée. Cette approche est plus utilisée sur les sites anciens ayant subit plusieurs altérations. Aussi, la typologie englobe non seulement le bâti, mais aussi les rues, les murs, les jardins,….qui sont classés par rapport à la forme urbaine d'une période donnée.
Le type est utilisé à différents niveaux:
- le bâtiment ou la parcelle bâti (édifice + espaces libres) caractérisé par une relation précise aux rues, placettes,……
- le groupement de parcelles qui révèle l'organisation élémentaire du tissu et qui, selon la période de formation, la localisation dans la ville,…est caractérisé par le rôle structurant des espaces publics, les monuments, la logique de la densification, la croissance…
Il existe, à titre d'exemple:
- une typologie des systèmes constructifs (bâti): façades, volumes,…
- une typologie des parcelles.
- une typologie des îlots.
- une typologie de la voirie.
- une typologie des éléments ponctuels.
- une typologie des ornementations urbaines (mobilier)…
Cependant, l'élaboration des types requiert de la méthode et du temps. Le problème sur le terrain est la trop grande variété de leur incarnation dans le bâti.
Par exemple pour une rue classique:
- les bâtiments sont classés en fonction de critères simples: largeur, hauteur, distribution, relation à la rue….
- Puis chaque famille peut être illustrée à travers un "exemple type"
- Ensuite comprendre la logique de variation entre les types. Ceci nous mène à établir une typologie.
- comprendre s'il y'a correspondance entre le type (défini par des critères morphologiques) et tel usage, tel symbole, ou telle catégorie d'habitants. On peut remonter à l'apparition du type à travers son histoire et identifier ainsi les prototypes (l'archétype "model idéal") exp: la façade du temple antique pour les églises de la renaissance. On pourra aussi tenter de définir les tissus d'une manière globale en utilisant comme critères, exp: existence et dimension des îlots, régularité et propriétés associatives des parcelles, implantation des éléments exceptionnels (monuments, grands équipements). En fait, le choix des repères varie selon la nature des objets étudiés, et c'est là le point le plus délicat de l'analyse (Panerai, 1980).
Les différentes phases sont:
1. la Définition du corpus
1.1. le choix des niveaux de lecture du tissu urbain
- faire une typologie des parties du bâtiment (façades, cours,..)
- faire une typologie de bâtiment (grands ensembles, immeuble haussmanéen, pavillonnaire, rural,..)
les niveaux à rechercher sont:
- parcelles bâties
- groupement de parcelles (îlot)
1.2. délimitation de la zone d'étude, en fonction des objectifs (analyse exhaustive ou représentative -sondage-)
- analyse exhaustive: tous les éléments sont considérés en détail.
- analyse représentative: déterminer les échantillons puis vérifier après avoir élaboré les types - ceci pour les quartiers même restreints, situés dans des agglomérations importantes.
2. le Classement préalable
Inventaire: (noter le lieu précis - la date)
- observation des objets - description - mise en évidence des propriétés qui les distinguent (établir les critères). Par exemple, le nombre d'étages, les matériaux, inventaire des signes d'appropriation….
- prendre des notes d'observation - croquis - photos - rechercher des relevés antérieurs - cadastre.
A partir de ces différents critères retenus, on peut procéder, à un premier classement, c.à.d regrouper par famille les objets qui offrent la même réponse à une série de critères. Il faut commencer par les cas les plus clairs (écarter les objets qu'on est tenté de placer dans deux familles à la fois, et les objets qui semblent n'appartenir à aucune famille).
3. L'Elaboration des types :
Un type se construit par abstraction rationnelle en deux temps.
- Dans une famille donnée on exploitera toutes les propriétés des objets qui la compose.
- On réunira les propriétés communes des objets d'une famille pour définir le type.
- L'ensemble des propriétés non communes marque les différentes variations sur le type.
- Il arrive qu'un objet réel réunisse les propriétés du type. On parlera alors de l'"exemple-type".
4. La Typologie:
Il faut replacer les types dans un système global, c'est l'ensemble des types et leurs relations qui sont appelé typologie. Elle peut être aussi assimilée à l'équivalence des bâtiments ou des parcelles qui jouent dans le tissu un rôle analogue, malgré leur différence de forme, de vocabulaire ou de destination. En fin, la typologie permet la compréhension structurelle du tissu, dont les types sont aussi déterminés par une culture et une localisation à mettre dans une logique temporelle.
GRILLE d'ANALYSE D'UN ECHANTILLON de TISSU URBAIN
Ceci est un exemple utilisé pour l'analyse typo morphologique d'une vingtaine de villes françaises.
1. Eléments composants construits:
1.1 système constructif: système porteur - système de couverture - système de remplissage - système des ouvertures
Document final partiel: Typologie des systèmes constructifs.
1.2 Unités de bâti: Organisation interne - dimensionnement (emprise, niveaux)
Document final partiel: Typologie des unités du bâti.
Synthèse partielle: relation entre systèmes constructifs et unités de bâti
1.3 Parcellaire et utilisation des parcelles: caractéristiques des parcelles (forme, dimensions, relation au réseau - mode de regroupement des parcelles
Synthèse partielle: Relation entre typologie des parcelles et typologie des îlots.
Document final partiel: Typologie parcellaire.
Synthèse partielle:1.2 et1.3 relations entre associations des unités de bâti entre elles et parcellaire. Typologie des utilisations du parcellaire.
1.4 Ilots issus des associations de parcelles.
Document final: Typologie des îlots.
1.5 Contacts avec le réseau de liaison: degré (direct, indirect, nul) - éléments supplémentaires destinés à assurer le contact - rythmes sur le réseau de liaison (lisibles en façade, en couverture) -composition des façades (système constructif, éléments composants, règles de combinaison, limites en coupe -volume; terrasse en retrait; porte à faux; loggia..- mesure de l'homogénéité des façades dans l'îlot.
Document final: Typologie des façades.
1.6 Eléments d'ornementation urbaine: répertoire des porches, niches, fenêtre décorée, mobilier… - - fonctions constructives, indicatives, esthétiques.
Document final partiel: Typologie de l'ornementation urbaine.
2. Eléments composants de liaison:
2.1 Eléments linéaires: le système viaire: Réseau de desserte de base, qui peut être la rue qui dessert la parcelle (données géométriques, limites de la linéarité, affectation et traitement du sol, limites verticales, limites en plafond) - Autres niveaux de réseau.
Synthèse partielle: relations entre les niveaux du réseau (maillage) -configuration et dimensionnement.
Document final: Typologie des voies.
2.2 Eléments ponctuels: intersection des voies (types de croisements, relation entre types de croisement, traitement des coins) - les places (configuration, dimensionnement, délimitation par le bâti, affectation du sol, positionnement des places dans le maillage, réseau en grappe des places; hiérarchie et relations)
Document final partiel: Typologie des éléments ponctuels.
Synthèse partielle: relations entre les façades et les éléments ponctuels.
3. Eléments exceptionnels: (équipements - monuments):
3.1 rapports entre les éléments de base (habitation) et l'élément exceptionnel.
3.2 dimensionnement et configuration: rapports d'échelle.
3.3 degré d'integration dans le tissu.
3.4 modalité d'insertion dans le tissu.
L'analyse porte sur des échantillons de tissu urbain choisis pour leur neutralité. La confrontation d'analyses portant sur des tissus différents, mais ayant les mêmes caractéristiques permet d'établir des typologies de vocabulaire architectural et urbain avec un grand intérêt théorique:
- détermination de critères pertinents en morphologie.
- Recherche des sources fonctionnelles des différenciations morphologiques.
- Recherche des ensembles de modalités complémentaires.
ref: cours pour les etudiants de 5eme année....
A.Benammar .Professur à l'université de MHB ORAN - Departement d'architecture
METHODE d'ANALYSE TYPOLOGIQUE
La typologie consiste à distinguer, par "abstraction rationnelle", le semblable du diffèrent dans la morphologie. Elle permet de retrouver les types par comparaison et par différences, elle en offre une articulation logique (une typologie). Ainsi, au lieu de considérer les objets isolés, elle les saisit comme un ensemble et met en évidence le fait que l'élaboration du domaine bâti ne soit pas le fruit du hasard, mais s'appuie sur une structure profonde répondant à une situation historique déterminée. Cette approche est plus utilisée sur les sites anciens ayant subit plusieurs altérations. Aussi, la typologie englobe non seulement le bâti, mais aussi les rues, les murs, les jardins,….qui sont classés par rapport à la forme urbaine d'une période donnée.
Le type est utilisé à différents niveaux:
- le bâtiment ou la parcelle bâti (édifice + espaces libres) caractérisé par une relation précise aux rues, placettes,……
- le groupement de parcelles qui révèle l'organisation élémentaire du tissu et qui, selon la période de formation, la localisation dans la ville,…est caractérisé par le rôle structurant des espaces publics, les monuments, la logique de la densification, la croissance…
Il existe, à titre d'exemple:
- une typologie des systèmes constructifs (bâti): façades, volumes,…
- une typologie des parcelles.
- une typologie des îlots.
- une typologie de la voirie.
- une typologie des éléments ponctuels.
- une typologie des ornementations urbaines (mobilier)…
Cependant, l'élaboration des types requiert de la méthode et du temps. Le problème sur le terrain est la trop grande variété de leur incarnation dans le bâti.
Par exemple pour une rue classique:
- les bâtiments sont classés en fonction de critères simples: largeur, hauteur, distribution, relation à la rue….
- Puis chaque famille peut être illustrée à travers un "exemple type"
- Ensuite comprendre la logique de variation entre les types. Ceci nous mène à établir une typologie.
- comprendre s'il y'a correspondance entre le type (défini par des critères morphologiques) et tel usage, tel symbole, ou telle catégorie d'habitants. On peut remonter à l'apparition du type à travers son histoire et identifier ainsi les prototypes (l'archétype "model idéal") exp: la façade du temple antique pour les églises de la renaissance. On pourra aussi tenter de définir les tissus d'une manière globale en utilisant comme critères, exp: existence et dimension des îlots, régularité et propriétés associatives des parcelles, implantation des éléments exceptionnels (monuments, grands équipements). En fait, le choix des repères varie selon la nature des objets étudiés, et c'est là le point le plus délicat de l'analyse (Panerai, 1980).
Les différentes phases sont:
1. la Définition du corpus
1.1. le choix des niveaux de lecture du tissu urbain
- faire une typologie des parties du bâtiment (façades, cours,..)
- faire une typologie de bâtiment (grands ensembles, immeuble haussmanéen, pavillonnaire, rural,..)
les niveaux à rechercher sont:
- parcelles bâties
- groupement de parcelles (îlot)
1.2. délimitation de la zone d'étude, en fonction des objectifs (analyse exhaustive ou représentative -sondage-)
- analyse exhaustive: tous les éléments sont considérés en détail.
- analyse représentative: déterminer les échantillons puis vérifier après avoir élaboré les types - ceci pour les quartiers même restreints, situés dans des agglomérations importantes.
2. le Classement préalable
Inventaire: (noter le lieu précis - la date)
- observation des objets - description - mise en évidence des propriétés qui les distinguent (établir les critères). Par exemple, le nombre d'étages, les matériaux, inventaire des signes d'appropriation….
- prendre des notes d'observation - croquis - photos - rechercher des relevés antérieurs - cadastre.
A partir de ces différents critères retenus, on peut procéder, à un premier classement, c.à.d regrouper par famille les objets qui offrent la même réponse à une série de critères. Il faut commencer par les cas les plus clairs (écarter les objets qu'on est tenté de placer dans deux familles à la fois, et les objets qui semblent n'appartenir à aucune famille).
3. L'Elaboration des types :
Un type se construit par abstraction rationnelle en deux temps.
- Dans une famille donnée on exploitera toutes les propriétés des objets qui la compose.
- On réunira les propriétés communes des objets d'une famille pour définir le type.
- L'ensemble des propriétés non communes marque les différentes variations sur le type.
- Il arrive qu'un objet réel réunisse les propriétés du type. On parlera alors de l'"exemple-type".
4. La Typologie:
Il faut replacer les types dans un système global, c'est l'ensemble des types et leurs relations qui sont appelé typologie. Elle peut être aussi assimilée à l'équivalence des bâtiments ou des parcelles qui jouent dans le tissu un rôle analogue, malgré leur différence de forme, de vocabulaire ou de destination. En fin, la typologie permet la compréhension structurelle du tissu, dont les types sont aussi déterminés par une culture et une localisation à mettre dans une logique temporelle.
GRILLE d'ANALYSE D'UN ECHANTILLON de TISSU URBAIN
Ceci est un exemple utilisé pour l'analyse typo morphologique d'une vingtaine de villes françaises.
1. Eléments composants construits:
1.1 système constructif: système porteur - système de couverture - système de remplissage - système des ouvertures
Document final partiel: Typologie des systèmes constructifs.
1.2 Unités de bâti: Organisation interne - dimensionnement (emprise, niveaux)
Document final partiel: Typologie des unités du bâti.
Synthèse partielle: relation entre systèmes constructifs et unités de bâti
1.3 Parcellaire et utilisation des parcelles: caractéristiques des parcelles (forme, dimensions, relation au réseau - mode de regroupement des parcelles
Synthèse partielle: Relation entre typologie des parcelles et typologie des îlots.
Document final partiel: Typologie parcellaire.
Synthèse partielle:1.2 et1.3 relations entre associations des unités de bâti entre elles et parcellaire. Typologie des utilisations du parcellaire.
1.4 Ilots issus des associations de parcelles.
Document final: Typologie des îlots.
1.5 Contacts avec le réseau de liaison: degré (direct, indirect, nul) - éléments supplémentaires destinés à assurer le contact - rythmes sur le réseau de liaison (lisibles en façade, en couverture) -composition des façades (système constructif, éléments composants, règles de combinaison, limites en coupe -volume; terrasse en retrait; porte à faux; loggia..- mesure de l'homogénéité des façades dans l'îlot.
Document final: Typologie des façades.
1.6 Eléments d'ornementation urbaine: répertoire des porches, niches, fenêtre décorée, mobilier… - - fonctions constructives, indicatives, esthétiques.
Document final partiel: Typologie de l'ornementation urbaine.
2. Eléments composants de liaison:
2.1 Eléments linéaires: le système viaire: Réseau de desserte de base, qui peut être la rue qui dessert la parcelle (données géométriques, limites de la linéarité, affectation et traitement du sol, limites verticales, limites en plafond) - Autres niveaux de réseau.
Synthèse partielle: relations entre les niveaux du réseau (maillage) -configuration et dimensionnement.
Document final: Typologie des voies.
2.2 Eléments ponctuels: intersection des voies (types de croisements, relation entre types de croisement, traitement des coins) - les places (configuration, dimensionnement, délimitation par le bâti, affectation du sol, positionnement des places dans le maillage, réseau en grappe des places; hiérarchie et relations)
Document final partiel: Typologie des éléments ponctuels.
Synthèse partielle: relations entre les façades et les éléments ponctuels.
3. Eléments exceptionnels: (équipements - monuments):
3.1 rapports entre les éléments de base (habitation) et l'élément exceptionnel.
3.2 dimensionnement et configuration: rapports d'échelle.
3.3 degré d'integration dans le tissu.
3.4 modalité d'insertion dans le tissu.
L'analyse porte sur des échantillons de tissu urbain choisis pour leur neutralité. La confrontation d'analyses portant sur des tissus différents, mais ayant les mêmes caractéristiques permet d'établir des typologies de vocabulaire architectural et urbain avec un grand intérêt théorique:
- détermination de critères pertinents en morphologie.
- Recherche des sources fonctionnelles des différenciations morphologiques.
- Recherche des ensembles de modalités complémentaires.
ref: cours pour les etudiants de 5eme année....
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providence- Je Suis Un Membre HyperActif
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Re: les approches d'analyse urbaine
Salam.
Merci pour le sujet.Est ce qu'il existe une version PDF de ces cours ?
Ou des livres?
Merci pour le sujet.Est ce qu'il existe une version PDF de ces cours ?
Ou des livres?
Re: les approches d'analyse urbaine
salu tou le monde saha 3idkom enféte je voulé savoir sil ya quelqu'un qui a travaillé sur la ville de boumerdés j'aimerai avoir de la documentation et l'historique de cette ville car je conte en enfaire le sujet de ma thése de 5eme année option architecture en zone urbaine littoral merci davance allah y3awankom
lily- Messages : 49
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Re: les approches d'analyse urbaine
merci pour ce sujet
chahra- Messages : 684
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Re: les approches d'analyse urbaine
merci pour ces informations et j'aimerais bien de savoir plus des infos sur l’approche FONCTIONNALISTE
arch-volonté- Messages : 14
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Re: les approches d'analyse urbaine
merci bcp
rym- Messages : 13
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Re: les approches d'analyse urbaine
جزاكم الله عنا كل خير
archi art- Je Suis Un Membre HyperActif
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