Derniers sujets
Sujets similaires
freedom and justice to Palestine
ARCHITOUS HOUR
Qui est en ligne ?
Il y a en tout 57 utilisateurs en ligne :: 0 Enregistré, 0 Invisible et 57 Invités Aucun
Le record du nombre d'utilisateurs en ligne est de 126 le Jeu 8 Sep 2011 - 20:38
la dualité: bonheur/malheur
« Lorsque le malheur touche l’homme il est plein d’impatience;et lorsque le bonheur l’atteint, il devient insolent.
bonheur naît du malheur, le malheur est caché au sein du bonheur
On n'est jamais si malheureux qu'on croit ni si heureux qu'on avait espéré.
Le vrai bonheur coûte peu; s'il est cher, il n'est pas d'une bonne espèce.
MAITRES DE LA RENAISSANCE ITALIENNE
3 participants
ArchiTous :: DOSSIER :: BIOGRAPHIE
Page 1 sur 1
MAITRES DE LA RENAISSANCE ITALIENNE
La RENAISSANCE est un vaste mouvement culturel dont l’histoire s’est élaborée sur la conscience d’une RUPTURE. La source essentielle de ses références n’est pas la TRADITION, mais une MODERNITE réinventée à partir d’un passé idéalisé et reconstruit, communément appelé l’Antiquité .
Filippo Brunelleschi
Architecte, ingénieur, orfèvre, sculpteur, Brunelleschi puise sa vigueur créatrice aux sources antiques pour rationaliser l’espace de la cité moderne et invente la perspective, opposant ainsi au gothique tardif un nouveau système de représentation du monde.
Tenu pour un novateur par ses propres contemporains, Brunelleschi laisse une œuvre architecturale - réalisée pour l’essentiel à Florence, pendant la première moitié du Quattrocento, puis complétée par des élèves comme Michelozzo et Alberti - qui fait de lui un brillant initiateur de la Renaissance.
De l’orfèvre à l’architecte
Filippo di Ser Brunellesco, dit Brunelleschi, naît en 1377 à Florence, où son père est notaire. Il apprend à lire, à écrire et à compter, puis il est placé dans un atelier d’orfèvrerie. Admis apprenti orfèvre à l’Arte della seta (« guilde de la soie ») en 1398, il s’intéresse un temps à l’horlogerie. En 1400, il exécute des statuettes de prophètes, d’évangélistes et de saint Augustin pour l’autel de San Jacopo à Pistoia. En 1402, avec un relief sur le sacrifice d’Isaac, il remporte, ex aequo avec Lorenzo Ghiberti, le concours pour la seconde porte de bronze du baptistère de Florence. Mais, ne désirant pas collaborer avec Ghiberti, Brunelleschi ne donnera pas suite à son projet. Bien que reconnu maître orfèvre en 1404, il s’intéressera plus à la sculpture, avant de se tourner résolument vers l’architecture. En 1418, un avis de concours est lancé pour doter la cathédrale de Florence d’une coupole ; Brunelleschi présente un modèle, qui ne convainc pas d’emblée le jury ; il en prouve la justesse en construisant à San Jacopo Sopr’Arno une chapelle couverte par une coupole bâtie sans cintre, et il finit par obtenir la direction du chantier de Santa Maria del Fiore, à nouveau avec Ghiberti, qu’il parviendra à évincer vers 1426. Les travaux de la coupole commencent en 1420, alors que Brunelleschi s’est par ailleurs vu confier par l’Arte della seta ceux de l’hôpital des Innocents, un refuge pour enfants abandonnés, qui sera inauguré en 1445. S’inspirant des loges florentines, l’architecte réalise sur le long côté d’une place un portique - dans lequel il introduit l’ordre corinthien - qui donne accès à un ensemble comprenant un cloître, une église et un dortoir. Les structures portantes sont mises en valeur par l’utilisation de la pietra serena, une roche gris foncé dont la dureté permet la réalisation de colonnes monolithiques qui se détachent avec arcs et architraves sur l’enduit blanc du mur, procédé que Brunelleschi réemploiera à plusieurs reprises. En construisant ce portique, l’architecte pense également la place sur laquelle il ouvre le bâtiment : celle-ci sera bordée par le portique de la maison des Servites de Marie, dû à Antonio da Sangallo et Baccio d’Agnolo, tandis que son troisième côté sera marqué par les arcades de l’église Santa Annunziata, construite par Michelozzo.
La coupole de Florence
La construction de la coupole de Florence est un des chefs d’oeuvre les plus représentatifs de la Renaissance italienne de par l’ingéniosité de sa structure tout comme la qualité architecturale de son dessin.
En 1421, Brunelleschi entreprend pour l’église paroissiale des Médicis, San Lorenzo, une chapelle nobiliaire, qui sera appelée Vieille Sacristie après la construction par Michel-Ange, en 1521, de la Nouvelle Sacristie. C’est l’un des ouvrages de Brunelleschi qui se trouvera le moins altéré par des ajouts, et le premier édifice de la Renaissance à plan central : un cube surmonté d’une coupole hémisphérique, dont les voûtains reposent sur des pendentifs. Pour l’église San Lorenzo elle-même, dont il entreprend la reconstruction en 1425, il adopte un plan basilical à trois nefs. La nef centrale est recouverte d’un plafond de bois à caissons et dotée de hautes fenêtres ; les nefs latérales, voûtées, sont éclairées par des oculus. Des chapelles couvertes d’une voûte en berceau s’ouvrent entre des pilastres. Le carré formé par la croisée du transept - surmontée d’une coupole - sert de mesure : il détermine les dimensions du chœur, des bras du transept et des nefs latérales. L’église sera terminée vers 1470, et il est difficile de faire la part de ce qui relève du projet initial de Brunelleschi et de ce qui appartient à ses successeurs. Le plan basilical réglé sur le carré est également adopté pour Santo Spirito, dont la construction débute vers 1436. La rigueur géométrique est ici encore supérieure à celle de San Lorenzo, mais le projet de Brunelleschi, trop révolutionnaire, ne sera pas respecté. La construction de Santa Maria degli Angeli commence en 1434 : l’édifice est octogonal, avec un espace central et huit chapelles-alvéoles rayonnantes. La construction de cette église sera interrompue en 1437, et Brunelleschi, qui meurt à Florence en 1446, n’aura pas l’occasion de terminer l’édifice. Mais ce plan central, sans doute inspiré du temple romain de Minerva Medica, influencera Bramante et Michel-Ange.
Retour à l’antique et innovations
La première biographie de Brunelleschi, due à Antonio Manetti (1423-1497), mêle anecdotes pittoresques et panégyrique. Giorgio Vasari dans ses Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes (1542-1550) reprend le procédé : « Cet homme nous fut envoyé par le ciel pour rénover l’architecture égarée depuis des siècles. » Brunelleschi se serait rendu à Rome entre 1404 et 1406 avec Donatello et il y serait retourné vers 1417 (la critique moderne avance également la date, incertaine, de 1430) : là, il aurait étudié l’architecture des monuments antiques, afin d’en tirer des règles pratiques de construction. Mais Brunelleschi, loin de se contenter de copier l’antique, en réadapte le vocabulaire à un édifice qu’il conçoit comme un tout organique, régi par des mesures et des proportions harmoniques. Sa connaissance de l’architecture antique pourrait également être due au contact direct avec les monuments romans toscans (à Florence même, San Miniato et le baptistère, dont il s’inspire pour la lanterne de Santa Maria del Fiore).
Bien que reconnu et honoré - il fut enseveli à Santa Maria del Fiore, et eut droit à un monument avec une épitaphe commémorative -, Brunelleschi dut lutter pour imposer ses projets, notamment celui de la coupole de la cathédrale. Cosme de Médicis refusa le plan d’un palais nouveau, jugé trop somptueux. Santa Maria degli Angeli fut abandonnée, et Santo Spirito fut notablement modifié : les chapelles qui devaient montrer leur rotondité à l’extérieur furent dissimulées par un mur les enchâssant ; on a finalement construit trois portes en façade au lieu de quatre ; en outre, Brunelleschi n’obtint pas d’orienter l’église vers l’Arno, ce qui aurait créé une nouvelle relation de la ville avec le fleuve. Manetti impute nombre des imperfections des édifices de Brunelleschi à Francesco della Luna et à Manetti Ciaccheri, qui les achevèrent après sa mort.
Filarete et Manetti attribuent à Brunelleschi l’invention de la perspective, bien avant qu’Alberti n’en codifie les procédés dans son traité De la peinture (1435). Pour l’ingénieur Brunelleschi, la perspective constitue un instrument de calcul et un moyen de reproduction rationnel des édifices. Elle met en évidence les lignes de force de l’architecture (colonnades) et les scansions de l’espace (alternance des vides et des pleins). Vers 1415, il peint deux petits tableaux représentant en perspective le baptistère de Florence et le palais de la Seigneurie. Il aurait également pris part, à Santa Maria Novella, à la construction graphique du cadre architectural de la Trinité, peinture murale de Masaccio. L’influence de ces leçons de perspective sera particulièrement sensible chez des maîtres de l’école florentine tels que Filippo Lippi et Fra Angelico.
L’extraordinaire capacité d’invention de Brunelleschi se manifeste peut-être plus dans ses trouvailles techniques que dans ses choix esthétiques. La construction de la coupole de la cathédrale nécessite de soulever environ sept tonnes de matériaux par jour : il met au point grues et treuils à l’aide de vis sans fin, poulies, engrenages et roues dentées, ainsi que des échafaudages assurant la sécurité des ouvriers. Selon Manetti, son expérience dans le domaine de l’horlogerie lui fut très profitable. Certains dessins de Léonard de Vinci s’inspirent de ses créations.
Brunelleschi propose un nouveau type d’église lumineuse dont le plan est régi par le nombre d’or, à San Lorenzo et à Santo Spirito ; avec l’hôpital des Innocents, il établit un rapport particulier à l’espace urbain en suscitant la création de la place publique. Il réintroduit le plan central sur la base du carré ou du cercle à la Vieille Sacristie, à la chapelle des Pazzi, et à Santa Maria degli Angeli. Son emploi de la pietra serena pour souligner la membrure de ses édifices sera souvent repris, notamment par Michel-Ange. Enfin, on lui attribue le projet de l’un des premiers palais urbains de la Renaissance, le palais Pitti. Ses inventions marquent le début de la Renaissance architecturale à l’intérieur d’une cité encore médiévale : consul des Dieci di Balia (le conseil du gouvernement), Brunelleschi participe à la vie administrative de Florence, ville ceinte de murailles, au tissu urbain compact, et d’où émergent les grandes architectures gothiques, dont le campanile de Giotto. Mais si la coupole de Santa Maria del Fiore - « assez vaste pour pouvoir couvrir de son ombre tous les habitants de la Toscane », selon Alberti - est plus renaissante par ses innovations techniques que par sa forme légèrement pointue qui ne la démarque pas nettement du style ogival, elle manifeste un sens de l’espace nouveau et remodèle l’aspect de la cité des Médicis pour en affirmer symboliquement la suprématie face à ses rivales, Milan, Venise, Pise, Sienne, Lucques.
VIA :aroots.org
Filippo Brunelleschi
Architecte, ingénieur, orfèvre, sculpteur, Brunelleschi puise sa vigueur créatrice aux sources antiques pour rationaliser l’espace de la cité moderne et invente la perspective, opposant ainsi au gothique tardif un nouveau système de représentation du monde.
Tenu pour un novateur par ses propres contemporains, Brunelleschi laisse une œuvre architecturale - réalisée pour l’essentiel à Florence, pendant la première moitié du Quattrocento, puis complétée par des élèves comme Michelozzo et Alberti - qui fait de lui un brillant initiateur de la Renaissance.
De l’orfèvre à l’architecte
Filippo di Ser Brunellesco, dit Brunelleschi, naît en 1377 à Florence, où son père est notaire. Il apprend à lire, à écrire et à compter, puis il est placé dans un atelier d’orfèvrerie. Admis apprenti orfèvre à l’Arte della seta (« guilde de la soie ») en 1398, il s’intéresse un temps à l’horlogerie. En 1400, il exécute des statuettes de prophètes, d’évangélistes et de saint Augustin pour l’autel de San Jacopo à Pistoia. En 1402, avec un relief sur le sacrifice d’Isaac, il remporte, ex aequo avec Lorenzo Ghiberti, le concours pour la seconde porte de bronze du baptistère de Florence. Mais, ne désirant pas collaborer avec Ghiberti, Brunelleschi ne donnera pas suite à son projet. Bien que reconnu maître orfèvre en 1404, il s’intéressera plus à la sculpture, avant de se tourner résolument vers l’architecture. En 1418, un avis de concours est lancé pour doter la cathédrale de Florence d’une coupole ; Brunelleschi présente un modèle, qui ne convainc pas d’emblée le jury ; il en prouve la justesse en construisant à San Jacopo Sopr’Arno une chapelle couverte par une coupole bâtie sans cintre, et il finit par obtenir la direction du chantier de Santa Maria del Fiore, à nouveau avec Ghiberti, qu’il parviendra à évincer vers 1426. Les travaux de la coupole commencent en 1420, alors que Brunelleschi s’est par ailleurs vu confier par l’Arte della seta ceux de l’hôpital des Innocents, un refuge pour enfants abandonnés, qui sera inauguré en 1445. S’inspirant des loges florentines, l’architecte réalise sur le long côté d’une place un portique - dans lequel il introduit l’ordre corinthien - qui donne accès à un ensemble comprenant un cloître, une église et un dortoir. Les structures portantes sont mises en valeur par l’utilisation de la pietra serena, une roche gris foncé dont la dureté permet la réalisation de colonnes monolithiques qui se détachent avec arcs et architraves sur l’enduit blanc du mur, procédé que Brunelleschi réemploiera à plusieurs reprises. En construisant ce portique, l’architecte pense également la place sur laquelle il ouvre le bâtiment : celle-ci sera bordée par le portique de la maison des Servites de Marie, dû à Antonio da Sangallo et Baccio d’Agnolo, tandis que son troisième côté sera marqué par les arcades de l’église Santa Annunziata, construite par Michelozzo.
La coupole de Florence
La construction de la coupole de Florence est un des chefs d’oeuvre les plus représentatifs de la Renaissance italienne de par l’ingéniosité de sa structure tout comme la qualité architecturale de son dessin.
En 1421, Brunelleschi entreprend pour l’église paroissiale des Médicis, San Lorenzo, une chapelle nobiliaire, qui sera appelée Vieille Sacristie après la construction par Michel-Ange, en 1521, de la Nouvelle Sacristie. C’est l’un des ouvrages de Brunelleschi qui se trouvera le moins altéré par des ajouts, et le premier édifice de la Renaissance à plan central : un cube surmonté d’une coupole hémisphérique, dont les voûtains reposent sur des pendentifs. Pour l’église San Lorenzo elle-même, dont il entreprend la reconstruction en 1425, il adopte un plan basilical à trois nefs. La nef centrale est recouverte d’un plafond de bois à caissons et dotée de hautes fenêtres ; les nefs latérales, voûtées, sont éclairées par des oculus. Des chapelles couvertes d’une voûte en berceau s’ouvrent entre des pilastres. Le carré formé par la croisée du transept - surmontée d’une coupole - sert de mesure : il détermine les dimensions du chœur, des bras du transept et des nefs latérales. L’église sera terminée vers 1470, et il est difficile de faire la part de ce qui relève du projet initial de Brunelleschi et de ce qui appartient à ses successeurs. Le plan basilical réglé sur le carré est également adopté pour Santo Spirito, dont la construction débute vers 1436. La rigueur géométrique est ici encore supérieure à celle de San Lorenzo, mais le projet de Brunelleschi, trop révolutionnaire, ne sera pas respecté. La construction de Santa Maria degli Angeli commence en 1434 : l’édifice est octogonal, avec un espace central et huit chapelles-alvéoles rayonnantes. La construction de cette église sera interrompue en 1437, et Brunelleschi, qui meurt à Florence en 1446, n’aura pas l’occasion de terminer l’édifice. Mais ce plan central, sans doute inspiré du temple romain de Minerva Medica, influencera Bramante et Michel-Ange.
Retour à l’antique et innovations
La première biographie de Brunelleschi, due à Antonio Manetti (1423-1497), mêle anecdotes pittoresques et panégyrique. Giorgio Vasari dans ses Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes (1542-1550) reprend le procédé : « Cet homme nous fut envoyé par le ciel pour rénover l’architecture égarée depuis des siècles. » Brunelleschi se serait rendu à Rome entre 1404 et 1406 avec Donatello et il y serait retourné vers 1417 (la critique moderne avance également la date, incertaine, de 1430) : là, il aurait étudié l’architecture des monuments antiques, afin d’en tirer des règles pratiques de construction. Mais Brunelleschi, loin de se contenter de copier l’antique, en réadapte le vocabulaire à un édifice qu’il conçoit comme un tout organique, régi par des mesures et des proportions harmoniques. Sa connaissance de l’architecture antique pourrait également être due au contact direct avec les monuments romans toscans (à Florence même, San Miniato et le baptistère, dont il s’inspire pour la lanterne de Santa Maria del Fiore).
Bien que reconnu et honoré - il fut enseveli à Santa Maria del Fiore, et eut droit à un monument avec une épitaphe commémorative -, Brunelleschi dut lutter pour imposer ses projets, notamment celui de la coupole de la cathédrale. Cosme de Médicis refusa le plan d’un palais nouveau, jugé trop somptueux. Santa Maria degli Angeli fut abandonnée, et Santo Spirito fut notablement modifié : les chapelles qui devaient montrer leur rotondité à l’extérieur furent dissimulées par un mur les enchâssant ; on a finalement construit trois portes en façade au lieu de quatre ; en outre, Brunelleschi n’obtint pas d’orienter l’église vers l’Arno, ce qui aurait créé une nouvelle relation de la ville avec le fleuve. Manetti impute nombre des imperfections des édifices de Brunelleschi à Francesco della Luna et à Manetti Ciaccheri, qui les achevèrent après sa mort.
Filarete et Manetti attribuent à Brunelleschi l’invention de la perspective, bien avant qu’Alberti n’en codifie les procédés dans son traité De la peinture (1435). Pour l’ingénieur Brunelleschi, la perspective constitue un instrument de calcul et un moyen de reproduction rationnel des édifices. Elle met en évidence les lignes de force de l’architecture (colonnades) et les scansions de l’espace (alternance des vides et des pleins). Vers 1415, il peint deux petits tableaux représentant en perspective le baptistère de Florence et le palais de la Seigneurie. Il aurait également pris part, à Santa Maria Novella, à la construction graphique du cadre architectural de la Trinité, peinture murale de Masaccio. L’influence de ces leçons de perspective sera particulièrement sensible chez des maîtres de l’école florentine tels que Filippo Lippi et Fra Angelico.
L’extraordinaire capacité d’invention de Brunelleschi se manifeste peut-être plus dans ses trouvailles techniques que dans ses choix esthétiques. La construction de la coupole de la cathédrale nécessite de soulever environ sept tonnes de matériaux par jour : il met au point grues et treuils à l’aide de vis sans fin, poulies, engrenages et roues dentées, ainsi que des échafaudages assurant la sécurité des ouvriers. Selon Manetti, son expérience dans le domaine de l’horlogerie lui fut très profitable. Certains dessins de Léonard de Vinci s’inspirent de ses créations.
Brunelleschi propose un nouveau type d’église lumineuse dont le plan est régi par le nombre d’or, à San Lorenzo et à Santo Spirito ; avec l’hôpital des Innocents, il établit un rapport particulier à l’espace urbain en suscitant la création de la place publique. Il réintroduit le plan central sur la base du carré ou du cercle à la Vieille Sacristie, à la chapelle des Pazzi, et à Santa Maria degli Angeli. Son emploi de la pietra serena pour souligner la membrure de ses édifices sera souvent repris, notamment par Michel-Ange. Enfin, on lui attribue le projet de l’un des premiers palais urbains de la Renaissance, le palais Pitti. Ses inventions marquent le début de la Renaissance architecturale à l’intérieur d’une cité encore médiévale : consul des Dieci di Balia (le conseil du gouvernement), Brunelleschi participe à la vie administrative de Florence, ville ceinte de murailles, au tissu urbain compact, et d’où émergent les grandes architectures gothiques, dont le campanile de Giotto. Mais si la coupole de Santa Maria del Fiore - « assez vaste pour pouvoir couvrir de son ombre tous les habitants de la Toscane », selon Alberti - est plus renaissante par ses innovations techniques que par sa forme légèrement pointue qui ne la démarque pas nettement du style ogival, elle manifeste un sens de l’espace nouveau et remodèle l’aspect de la cité des Médicis pour en affirmer symboliquement la suprématie face à ses rivales, Milan, Venise, Pise, Sienne, Lucques.
VIA :aroots.org
hayat- Developer
- Messages : 225
Points : 523
Réputation : 69
Age : 36
Localisation : Cirta
Emploi/loisirs : étudiante
Re: MAITRES DE LA RENAISSANCE ITALIENNE
Leon Batista Alberti
est né le 18 février 1404 à Gènes. Son père un noble florentin donne à son fils la meilleure éducation humaniste possible. Il étudie la littérature latine, puis le droit à l’Université de Bologne dont il devient docteur en 1428.
En 1432, Alberti s’établit à Rome, où il devient secrétaire à la chancellerie du pape. Son travail consiste à réécrire la biographie des Saints, dans le latin le plus élégant possible. Alberti profite de son séjour à Rome pour étudier l’architecture ancienne.
En 1434, il s’installe à Florence, où il s’investit dans l’activité culturelle de la ville : il écrit des poèmes, et tente de populariser l’usage de l’italien à la place du latin. Il s’intéresse alors à la représentation en 3 dimensions des objets, à partir des travaux de Brunelleschi.
En 1436, il publie le 1er traité général sur la perspective, Della Pittura, qui deviendra une référence pour des générations de peintres.
Alberti est principalement connu comme architecte. Il travaille d’abord sur l’architecture contemporaine d’un point de vue théorique. Dans son traité De Re Aedificatoria, il pose en 10 volumes les jalons essentiels de l’architecture de la Renaissance.
Pour Alberti, les mathématiques, le cercle, les rapports de mesure (en particulier la divine proportion, ou nombre d’or), sont le fondement de la beauté. A l’ avènement du pape Nicolas V, en 1447, Alberti devient le conseiller principal en architecture de l’église. Il initie alors la reconstruction de la place Saint-Pierre, la réalisation de la façade de l’église San Francisco à Rimini. Toutefois, Alberti s’en tient à la réalisation des plans, et n’interviendra jamais sur le chantier.
Alberti meurt la 3 avril 1472 à Rome.
Il n’est donc pas surprenant que le célèbre Leon Batista Alberti soit plus connu pour ses écrits que pour les ouvrages de sa main. Il est né à Florence, au sein de la noble famille des Alberti, que j’ai évoqué ailleurs. Il voua son existence à découvrir le monde et à étudier les proportions des oeuvres du monde antique ; mais par-dessus tout, il suivit son penchant naturel qui le portait à écrire plutôt qu’à réaliser des choses lui-même.Il fut un mathématicien et un géomètre accomplis et il rédigea en latin un traité d’Architecture en 10 volumes qu’il publia en 1481, dont on peut lire aujourd’hui une traduction en langue florentine par le réverend Cosimo Bartoli, prévôt de San Giovanni de Florence. Il écrivit également un traité en trois livres sur la peinture traduits en toscan par Ludovico Domenichi. Il publia un traité sur la traction et sur les règles qui permettent de calculer les hauteurs, ainsi qu’un ouvrage sur la vie civique et quelques écrits érotiques en prose et en vers. Il fut le premier à utiliser la prosodie latine pour des vers écrits en langue vulgaire, comme on le peut voir dans cet épître :
« Je vous fais parvenir cette misérable épître À vous qui nous traitâmes si misérablement »
Le premier séjour de Leon Battista à Rome coïncida avec le pontificat de Nicolas V, qui avait mis la ville sans dessus dessous avec ses nombreux projets de construction, et grâce aux bons offices de son ami Biondo da Furlì, il fut introduit auprès de sa Sainteté. Nicolas V s’était précédemment attaché les services du sculpteur et Architecte florentin Bernardo Rossellino, comme je le dirai dans la vie de son frère Antonio. Après que Bernardo eut entrepris la restauration du palais des Papes et d’autres travaux à Santa Maria Maggiore, selon les souhaits du pape, il s’enquit régulièrement auprès de Leon Battista pour obtenir conseil. Nicolas V, mettant à profit les recommandations d’Alberti pour mener à bien des travaux exécutés par d’autres, fit nombres de travaux utiles et dignes de louange. C’est ainsi qu’il fit restaurer la conduite de la fontaine de l’Acqua Vergine et fit construire la fontaine de Trevi, où l’on peut encore voir dans l’ornementation en marbre les armes du pontife et celles du peuple romain.
Par la suite, Alberti se rendit auprès de Sigismondo Malatesta, à Rimini, où il réalisa une maquette de l’église de San Francesco, notamment de la façade de marbre, de même que l’arcade percée de grandes arches orientée vers le Sud et qui contient les sépultures des hommes illustres de cette ville. L’ouvrage d’Alberti atteint une telle réputation que l’église San Francesco devint un des temples religieux les plus célèbres d’Italie. Elle contient six magnifiques chapelles, dont l’une, dédiée à saint Jérôme, est richement ornée et contient plusieurs reliques provenant de Jérusalem. Cette chapelle abrite également les sépultures de Sigismondo et de sa femme, qui furent bâties en marbre en 1450 ; au-dessus d’une des tombes, on peut voir le portrait de Sigismond et dans une autre partie de cette oeuvre, celui de Leon Battista. Puis en 1457, l’année où l’Allemand Johann Gutenberg trouva sa fort utile méthode pour imprimer des livres, Alberti mit au point un système pour tracer des perspectives naturelles et réduire proportionnellement les figures selon la distance, de même qu’une méthode pour reproduire de petits objets sur une grande échelle ; toutes inventions fort ingénieuses et utiles aux artistes.
En peinture, Alberti n’accomplit aucune oeuvre d’une importance ou d’une beauté significative. Les très rares peintures de sa main qui ont survécues sont loin de la perfection ; ce qui n’est pas étonnant puisque qu’Alberti consacra ses efforts à l’étude plutôt qu’au dessin. Néanmoins il sut traduire efficacement ses idées dans ses dessins, ainsi qu’en font foi quelques dessins de lui que j’ai dans mon livre, qui montrent le Ponte Sant’Angelo et le recouvrement en forme de loggia qu’il conçut pour protéger du soleil en été, de la pluie et du vent en hiver. Cet ouvrage lui avait été commandé par le pape Nicolas qui avait l’intention d’entreprendre des travaux similaires partout à Rome, mais dont la mort vint s’interposer dans ces projets. Il y a un ouvrage de Leon Battista qui se trouve dans une petite chapelle dédiée à Notre Dame, sur l’accotement du Ponte alla Carraia à Florence : il s’agit d’un escalier d’autel décoré de trois saynètes avec des perspectives, qu’il parvenait bien mieux à décrire avec sa plume d’écrivain qu’avec ses pinceaux. De même, on peut voir à Florence dans la maison de la famille Palla Rucellai, un portrait de lui-même peint à l’aide d’un miroir, ainsi qu’un tableau rempli de figures assez grandes, traitées en clair-obscur. Il a peint également une vue en perspective de Venise, avec Saint Marc, mais les personnages qu’on y voit sont le fait d’autres maîtres ; cette oeuvre est une des meilleures peintures d’Alberti.
Leon Battista fut une personne hautement civilisée et d’une grande culture, ami des hommes de talent, affable et libéral envers tous : il vécut honorablement comme le gentilhomme qu’il était. Finalement, ayant atteint l’âge de la maturité, content et l’âme tranquille, il nous quitta pour une vie meilleure, laissant derrière lui le nom le plus honorable et le plus réputé
VIA :aroots.org
est né le 18 février 1404 à Gènes. Son père un noble florentin donne à son fils la meilleure éducation humaniste possible. Il étudie la littérature latine, puis le droit à l’Université de Bologne dont il devient docteur en 1428.
En 1432, Alberti s’établit à Rome, où il devient secrétaire à la chancellerie du pape. Son travail consiste à réécrire la biographie des Saints, dans le latin le plus élégant possible. Alberti profite de son séjour à Rome pour étudier l’architecture ancienne.
En 1434, il s’installe à Florence, où il s’investit dans l’activité culturelle de la ville : il écrit des poèmes, et tente de populariser l’usage de l’italien à la place du latin. Il s’intéresse alors à la représentation en 3 dimensions des objets, à partir des travaux de Brunelleschi.
En 1436, il publie le 1er traité général sur la perspective, Della Pittura, qui deviendra une référence pour des générations de peintres.
Alberti est principalement connu comme architecte. Il travaille d’abord sur l’architecture contemporaine d’un point de vue théorique. Dans son traité De Re Aedificatoria, il pose en 10 volumes les jalons essentiels de l’architecture de la Renaissance.
Pour Alberti, les mathématiques, le cercle, les rapports de mesure (en particulier la divine proportion, ou nombre d’or), sont le fondement de la beauté. A l’ avènement du pape Nicolas V, en 1447, Alberti devient le conseiller principal en architecture de l’église. Il initie alors la reconstruction de la place Saint-Pierre, la réalisation de la façade de l’église San Francisco à Rimini. Toutefois, Alberti s’en tient à la réalisation des plans, et n’interviendra jamais sur le chantier.
Alberti meurt la 3 avril 1472 à Rome.
Il n’est donc pas surprenant que le célèbre Leon Batista Alberti soit plus connu pour ses écrits que pour les ouvrages de sa main. Il est né à Florence, au sein de la noble famille des Alberti, que j’ai évoqué ailleurs. Il voua son existence à découvrir le monde et à étudier les proportions des oeuvres du monde antique ; mais par-dessus tout, il suivit son penchant naturel qui le portait à écrire plutôt qu’à réaliser des choses lui-même.Il fut un mathématicien et un géomètre accomplis et il rédigea en latin un traité d’Architecture en 10 volumes qu’il publia en 1481, dont on peut lire aujourd’hui une traduction en langue florentine par le réverend Cosimo Bartoli, prévôt de San Giovanni de Florence. Il écrivit également un traité en trois livres sur la peinture traduits en toscan par Ludovico Domenichi. Il publia un traité sur la traction et sur les règles qui permettent de calculer les hauteurs, ainsi qu’un ouvrage sur la vie civique et quelques écrits érotiques en prose et en vers. Il fut le premier à utiliser la prosodie latine pour des vers écrits en langue vulgaire, comme on le peut voir dans cet épître :
« Je vous fais parvenir cette misérable épître À vous qui nous traitâmes si misérablement »
Le premier séjour de Leon Battista à Rome coïncida avec le pontificat de Nicolas V, qui avait mis la ville sans dessus dessous avec ses nombreux projets de construction, et grâce aux bons offices de son ami Biondo da Furlì, il fut introduit auprès de sa Sainteté. Nicolas V s’était précédemment attaché les services du sculpteur et Architecte florentin Bernardo Rossellino, comme je le dirai dans la vie de son frère Antonio. Après que Bernardo eut entrepris la restauration du palais des Papes et d’autres travaux à Santa Maria Maggiore, selon les souhaits du pape, il s’enquit régulièrement auprès de Leon Battista pour obtenir conseil. Nicolas V, mettant à profit les recommandations d’Alberti pour mener à bien des travaux exécutés par d’autres, fit nombres de travaux utiles et dignes de louange. C’est ainsi qu’il fit restaurer la conduite de la fontaine de l’Acqua Vergine et fit construire la fontaine de Trevi, où l’on peut encore voir dans l’ornementation en marbre les armes du pontife et celles du peuple romain.
Par la suite, Alberti se rendit auprès de Sigismondo Malatesta, à Rimini, où il réalisa une maquette de l’église de San Francesco, notamment de la façade de marbre, de même que l’arcade percée de grandes arches orientée vers le Sud et qui contient les sépultures des hommes illustres de cette ville. L’ouvrage d’Alberti atteint une telle réputation que l’église San Francesco devint un des temples religieux les plus célèbres d’Italie. Elle contient six magnifiques chapelles, dont l’une, dédiée à saint Jérôme, est richement ornée et contient plusieurs reliques provenant de Jérusalem. Cette chapelle abrite également les sépultures de Sigismondo et de sa femme, qui furent bâties en marbre en 1450 ; au-dessus d’une des tombes, on peut voir le portrait de Sigismond et dans une autre partie de cette oeuvre, celui de Leon Battista. Puis en 1457, l’année où l’Allemand Johann Gutenberg trouva sa fort utile méthode pour imprimer des livres, Alberti mit au point un système pour tracer des perspectives naturelles et réduire proportionnellement les figures selon la distance, de même qu’une méthode pour reproduire de petits objets sur une grande échelle ; toutes inventions fort ingénieuses et utiles aux artistes.
En peinture, Alberti n’accomplit aucune oeuvre d’une importance ou d’une beauté significative. Les très rares peintures de sa main qui ont survécues sont loin de la perfection ; ce qui n’est pas étonnant puisque qu’Alberti consacra ses efforts à l’étude plutôt qu’au dessin. Néanmoins il sut traduire efficacement ses idées dans ses dessins, ainsi qu’en font foi quelques dessins de lui que j’ai dans mon livre, qui montrent le Ponte Sant’Angelo et le recouvrement en forme de loggia qu’il conçut pour protéger du soleil en été, de la pluie et du vent en hiver. Cet ouvrage lui avait été commandé par le pape Nicolas qui avait l’intention d’entreprendre des travaux similaires partout à Rome, mais dont la mort vint s’interposer dans ces projets. Il y a un ouvrage de Leon Battista qui se trouve dans une petite chapelle dédiée à Notre Dame, sur l’accotement du Ponte alla Carraia à Florence : il s’agit d’un escalier d’autel décoré de trois saynètes avec des perspectives, qu’il parvenait bien mieux à décrire avec sa plume d’écrivain qu’avec ses pinceaux. De même, on peut voir à Florence dans la maison de la famille Palla Rucellai, un portrait de lui-même peint à l’aide d’un miroir, ainsi qu’un tableau rempli de figures assez grandes, traitées en clair-obscur. Il a peint également une vue en perspective de Venise, avec Saint Marc, mais les personnages qu’on y voit sont le fait d’autres maîtres ; cette oeuvre est une des meilleures peintures d’Alberti.
Leon Battista fut une personne hautement civilisée et d’une grande culture, ami des hommes de talent, affable et libéral envers tous : il vécut honorablement comme le gentilhomme qu’il était. Finalement, ayant atteint l’âge de la maturité, content et l’âme tranquille, il nous quitta pour une vie meilleure, laissant derrière lui le nom le plus honorable et le plus réputé
VIA :aroots.org
hayat- Developer
- Messages : 225
Points : 523
Réputation : 69
Age : 36
Localisation : Cirta
Emploi/loisirs : étudiante
anasdeanas- Messages : 9
Points : 13
Réputation : 0
Age : 32
Localisation : MAROC
Emploi/loisirs : élève architecte
chahra- Messages : 684
Points : 701
Réputation : 6
Age : 51
Localisation : Alger
Emploi/loisirs : Architecte
ArchiTous :: DOSSIER :: BIOGRAPHIE
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|
Mar 9 Nov 2021 - 23:24 par Meriem Archi
» Jeux de lumières
Sam 30 Mai 2020 - 21:53 par archi
» MEMOIRE TECHNIQUE
Sam 15 Juin 2019 - 15:21 par saider
» Pourquoi s’installer en périurbain ?
Lun 24 Sep 2018 - 22:59 par messarchi
» urgent !!!!!!!!!!inscription plateforme en ligne du doctora
Lun 24 Sep 2018 - 22:12 par Meriem Archi
» exempls de Memoires M2 pour systeme classique intégré EN M2
Ven 22 Déc 2017 - 13:34 par Meriem Archi
» Besoin de la carte d'état major de la ville Blida en fichier numérique
Ven 27 Oct 2017 - 13:01 par lily
» sujet concours de doctorat
Lun 23 Oct 2017 - 22:37 par archi
» master2 annaba
Jeu 19 Oct 2017 - 12:02 par tamime
» service 3d
Jeu 31 Aoû 2017 - 12:42 par nuno abdenour
» PUD de la ville d'ORAN
Sam 10 Juin 2017 - 18:38 par linaarchi
» Les cours Projet urbain CVP
Sam 15 Oct 2016 - 15:37 par imen
» urgent !!!!
Mer 12 Oct 2016 - 15:17 par nuno abdenour