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la dualité: bonheur/malheur
« Lorsque le malheur touche l’homme il est plein d’impatience;et lorsque le bonheur l’atteint, il devient insolent.
bonheur naît du malheur, le malheur est caché au sein du bonheur
On n'est jamais si malheureux qu'on croit ni si heureux qu'on avait espéré.
Le vrai bonheur coûte peu; s'il est cher, il n'est pas d'une bonne espèce.
rendre à lui un grand hommage : François Ascher
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rendre à lui un grand hommage : François Ascher
François Ascher, urbaniste et chercheur, qui a beaucoup théorisé sur l'évolution de notre société,"l'hypermodernité", et ses conséquences surl'urbanisme. via: belan.over-blog
Il avaitreçu le Grand Prix de l'Urbanisme 2009 il y a moins d'un mois, avant sa mort ( 10 juin 2009)
Extrait du communiqué de presse :
"Jean-LouisBORLOO revendique les raisons du choix unanime du jury en soulignant :
« le jury a souhaité donner un signal fort au monde professionnel, pourpenser l’après crise financière, sociale et environnementale. Je m’associe au jury qui salue la force d’anticipation de François ASCHER
sur les questions de gouvernance, de modes de vie, de grands territoires, d’impact de la mondialisation et des flux sur l’urbanisme, le rôle majeur de la mobilité et des nouvelles technologies -qualifiées de clean techs- venant au secours des défis du développement durable,
autant de concepts précurseurs qui ont joué un rôle notable pour alimenter les projets sur le Grand Paris, et qui ouvrent des voies pour penser l’avenir »."
" Douze thèses sur l'urbanisme "
(extrait de son dossier de candidature en 2006 au Grand Prix de l'Urbanisme
"De près de 40 ans d'enseignement et de recherche en France et à l'étranger, d'expertise, de gestion d'institution de formation, de pilotage de programmes de recherches, de consultance, de participation
à des concours, je tire un certain nombre de thèses sur ce que je considère être les enjeux contemporains de l'urbanisme, et leurs implications en matière d'enseignement et de recherche.
1. L'urbanisme est un champ de pratiques professionnelles et sociales hétérogènes qui mobilise simultanément des connaissances scientifiques disciplinaires, de l'ingénierie, de la conception, de l'organisation, des savoir-faire, de l'imagination, de la créativité, et qui passe par
toutes sortes d'interactions, de conflits, de compromis, de prises de risques. De plus, l'urbanisme s'exerce sur des réalités urbaines toujours singulières, chargées d'une histoire spécifique, et dans des contextes temporels différents. L'urbanisme ne peut donc prétendre constituer en tant que tel, ni une discipline scientifique, ni un seul métier. Mais l'urbanisme doit être en mesure de mobiliser sans cesse de
nouvelles spécialités scientifiques et techniques.
2. Il fut un temps où des professionnels très expérimentés pouvaient assurer un grand nombre de tâches de natures différentes. Aujourd'hui, l'exercice de l'urbanisme nécessite la mobilisation dans la durée de savoirs très spécialisés, d'acteurs et d'expériences multiples. Le
premier enjeu est de parvenir à mobiliser l'ensemble des compétences nécessaires. Le second est de parvenir à faire travailler
les divers spécialistes ensemble dans un dynamique commune. L'urbanisme contemporain passe donc à la fois par des projets, car ils peuvent agréger des compétences, par des dispositifs organisationnels qui prennent d'ailleurs une importance croissante, et par des professionnels et des décideurs capables de les initier et de les faire fonctionner.
3. Les actions urbaines s'inscrivent généralement dans des durées longues. Or nos sociétés sont marquées par des incertitudes croissantes. Agir à long terme dans un monde incertain, nécessite donc de distinguer, d'une part les objectifs majeurs qui s'imposent tout au long de l'action, qui
sont de l'ordre du projet d'ensemble et de la stratégie, d'autre part les objectifs particuliers et plus
ou moins circonstanciels, qui sont de l'ordre de la réactivité et de la tactique. Articuler des tactiques et des réactions à une stratégie, nécessite une forte réflexivité, c'est-à-dire de faire retour en permanence sur l'analyse des résultats des actions précédentes.
L'action informe ainsi l'action, sans pour autant verser dans l'empirisme. On peut qualifier ce type d'urbanisme de « management stratégique urbain ».
4. La réflexivité nécessaire dans des opérations urbaines longues et complexes, remet en partie en cause la chronologie ancienne qui commençait par des études préalables et allait à la réception des
travaux, en passant par le diagnostic, les scénarios, le choix d'un programme, le projet, le montage financier et la réalisation.
Aujourd'hui, l'urbanisme est fait de multiples itérations qui bouleversent partiellement certains découpages professionnels. L'urbanisme ne peut donc plus être limité à la planification et la
conception de la ville, mais doit intégrer sa réalisation voire sa gestion.
5. Les villes étant complexes et singulières, et l'urbanisme étant constitué de multiples itérations, le projet n'est pas seulement projet, il est aussi un analyseur des situations urbaines et un révélateur de leurs potentialités. L'urbanisme doit donc s'appuyer sur une culture du projet chez l'ensemble de ses intervenants. Les sciences sociales urbaines elles-mêmes doivent se confronter à la logique du
projet et de la conception.
6. L'espace urbain n'existe pas indépendamment des pratiques sociales qui y prennent place et qui le co-construisent. Les formes urbaines ne peuvent donc être abordées ni comme un réceptacle passif ou strictement fonctionnel, dont les détails seraient sans implications, ni comme un outil qui pourrait en tant que tel servir à manipuler le social. Il ne peut donc y avoir d'urbanisme qui soit
seulement spatial ou seulement programmatique. Mais le fait que le projet informe
le programme comme le programme informe le projet, ne signifie pas pour autant que leurs temporalités, leurs modalités et leurs savoirs fusionnent. Ce qu'il faut donc organiser tout spécifiquement, ce sont
les modalités d'échange, d'interface, entre les « projecteurs » et les « programmateurs ». Il faut noter que les spécialistes des sciences sociales comme les architectes peuvent être d'un côté ou de l'autre...
7. La production de la ville mobilise des acteurs variés, aux intérêts et aux modes de fonctionnement différents voire divergents.
Les dispositifs urbanistiques, leurs responsables et leurs donneurs d'ordre doivent donc accorder une place particulière à l'analyse des jeux des acteurs et à leurs logiques spécifiques, pour pouvoir les associer à laconception des actions urbaines et les faire converger sur des projets communs. L'intérêt général qu'il s'agit de faire émerger est de plus en plus « procédural », c'est-à-dire qu'il se définit et se dessine de plus en plus tout au long d'un processus créatif, sociopolitique et technico-économique complexe.
8. L'urbanisation continue - y compris dans les pays déjà presque totalement urbanisés - sous la forme de la « métropolisation », c'est-à-dire de la concentration des richesses humaines et matérielles
dans et autour des grandes agglomérations. La maîtrise du développement urbain, l'urbanisme à grande échelle, mais également les choix urbains de proximité, nécessitent donc la prise en compte du fonctionnement des villes à cette nouvelle échelle métropolitaine élargie. Une métropole
comme une ville n'est ni une addition de villages, ni une mosaïque de quartiers. Elle est système et doit être pensée comme articulation dynamique entre le tout et les parties. L'urbanisme est donc fait
d'actions simultanées à diverses échelles. Aussi nécessite-t-il aujourd'hui à la fois des pouvoirs d'agglomération forts et démocratiques, et une prise en compte des intérêts locaux au plus près
des habitants et des usagers.
9. Les métropoles se développent par croissance interne, en se densifiant et en s'étendant à leur immédiate périphérie et en se recomposant, et par croissance externe, en absorbant dans leur aire de fonctionnement des villes et des bourgs, des villages et des zones rurales. Elles forment ainsi un nouveau type de ville, les métapoles, distendues, discontinues, hétérogènes et multipolarisées.
L'urbanisme métapolitain est donc nécessairement varié et non doctrinal, car il doit faire la ville dans des contextes diversifiés et répondre à des demandes sociales disparates.
10. Le développement des technologies de l'information et de la communication (TIC) ne substitue pas simplement des télécommunications aux déplacements physiques, mais il suscite de nouvelles mobilités et provoque diverses recompositions spatiales. Il contribue notamment à modifier le contenu, les localisations et les formes des « polarisations » fonctionnelles et sociales.
Le développement des TIC a aussi des effets paradoxaux : tout ce qui se médiatise audiovisuellement tend à se banaliser grâce au développement accéléré des performances dans ce secteur. Cela donne une valeur économique et symbolique accrue à tout ce qui ne se télécommunique pas,
à ce qui se touche, se sent, se goûte, se vit dans le face-à-face, en direct. Il en résulte deux conséquences majeures du point de vue de l'urbanisme : d'une part, la qualité sensible des lieux importe de plus en plus, la notion d'ambiance multi-sensorielle revêtant une importance accrue ; d'autre part, l'urbanisme doit être capable de jouer avec les événements et avec « l'être-ensemble » pour donner du sens aux lieux.
11. Le développement d'une ville dépend pour une bonne part du dynamisme des acteurs. Son potentiel dépend aussi de toutes sortes de richesses immatérielles, de l'intensité des réseaux sociaux locaux à l'image de marque de la ville. L'urbanisme doit donc être capable de jouer non
seulement sur le hard de la ville, mais également sur le soft, que ce soit dans les tâches de développement, dans l'invention programmatique liée à la conception de projets urbains, dans la production d'événements susceptibles de laisser des traces urbaines, dans la cristallisation spatiale des potentiels culturels et sociaux.
12. Dans une société où la très grande majorité de la population vit ou travaille dans des villes, l'urbanisme a des responsabilités accrues en matière économique (le développement dépend pour une bonne part de la qualité des villes), en matière sociale (les différenciations spatiales menacent toujours d'accroître les inégalités sociales), en matière environnementale (les villes constituent
aujourd'hui des éléments clefs des éco-systèmes). L'urbanisme doit donc s'inscrire
dans la problématique du développement durable, qui implique de rendre aussi conciliables que possibles, les exigences de développement économique qui sont de l'ordre de la « performance », les exigences d'équité sociale qui sont de l'ordre de la « justice », et les
exigences environnementales qui sont de l'ordre de « l'éthique ». Il s'agit d' « axiomatiques » différentes, irréductibles les unes aux
autres.
L'urbanisme nécessite donc inévitablement des compromis, mais il est aussi potentiellement un outil possible pour concevoir ces compromis. Il est à ce titre un instrument clef dans la gouvernance locale."
voila un enregistrement d'une communication de François Ascher , vous pouvez le télecharger sur:
http://download.sfrs.fr/media-1/lemonde/download/040106.zip
Re: rendre à lui un grand hommage : François Ascher
c t important archi merci merci rabi yjazik khair
admin- Je Suis Un Membre Actif
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Re: rendre à lui un grand hommage : François Ascher
tres importanat
chahra- Messages : 684
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