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la dualité: bonheur/malheur
« Lorsque le malheur touche l’homme il est plein d’impatience;et lorsque le bonheur l’atteint, il devient insolent.
bonheur naît du malheur, le malheur est caché au sein du bonheur
On n'est jamais si malheureux qu'on croit ni si heureux qu'on avait espéré.
Le vrai bonheur coûte peu; s'il est cher, il n'est pas d'une bonne espèce.
LES MEDINAS NORD-ALGERIENNES
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LES MEDINAS NORD-ALGERIENNES
LES GRANDES MÉDINAS NORD-ALGÉRIENNES
A la différence de la plupart des médinas maghrébines et des cités traditionnelles du Sud du pays, les anciens centres précoloniaux de l'Algérie septentrionale ont perdu leur intégrité avec la colonisation.
La prise des moyennes et grandes cités nord-algériennes s'est traduite par une conquête de l'espace urbain. Après leur installation dans les biens domaniaux, les militaires, avec la construction de vastes casernes-citadelles, la percée de voies stratégiques à travers le tissu médinois entraînant la construction d'immeubles européens, entament la déstructuration des médinas qui sera parachevée par la colonisation civile et la réservation, au sein même de l'espace traditionnel, d'espaces ouverts à l'appropriation des colons par acquisition légale, qui conduira rapidement à des expropriations, pour raison d'alignement de rues par exemple.
Ces modes d'appropriation et de transformation du tissu trop rapidement décrits, qui ont réduit les espaces médinois à généralement moins de 50 % de leur surface originelle, se traduisent par l'existence, au sein de l'ancienne aire d'extension des médinas, de deux types de tissu urbain qui se juxtaposent, le tissu traditionnel et le tissu européen qui s'est constitué dès le milieu et jusqu'à la fin du XIXe siècle, les transformations ultérieures à l'époque coloniale n'étant que très localisées, et par des percées au sein (lu tissu traditionnel bordées d'immeubles européens.
Dans les quatre médinas, qui furent les plus importantes, des grandes villes nord-algériennes, Alger, Constantine, Annaba et Tlemcen, le même principe eut des conséquences variables :
– à Alger, la disparition du tissu traditionnel et son remplacement par le tissu européen se sont faits dans la partie basse de la ville et sur toute sa périphérie, qui transformées, conservent ça et là un témoignage de leur extension ancienne, mosquées, maisons; d'importantes percées bordées d'immeubles européens viennent aussi éventrer le tissu
traditionnel.
– Annaba, ville portuaire également, a perdu, sans en conserver une seule trace, une partie de son tissu au delà d'une limite marquée par l'actuel cours de la Révolution ; la partie conservée est également percée de rues européennes.
– A Tlemcen, bien circonscrite dans ses remparts, une large Foulée de tissu européen sépare en deux parties le tissu traditionnel conservé, lui-même percé de rues secondaires
_A Constantine, également bien délimitée sur son site du Rocher, l'emprise de la zone européenne est moins importante que dans les autres villes, la partie européenne au sud de la Casbah est nette, partout ailleurs en-dehors des grands axes bordés d'immeubles européens le tissu est hybride.
L'origine des problèmes actuels des médinas algériennes
Jusqu’à la veille de la lutte d'indépendance, malgré la déstructuration de leur secteur économique, la modification des conditions d'habitation dans leurs maisons traditionnelles,
les médinas algériennes avaient réussi à préserver le patrimoine que n'avaient pas atteint les destructions coloniales. Le centre ancien était habité par des citadins d'ancienne souche resserrés dans l'habitat traditionnel ou par des personnes en relation avec des circuits d'intégration au milieu urbain. Pour les Algériens, la médina était alors un espace relativement prestigieux dans l'ensemble urbain, c'était l'espace de « l'aI-gérianité
» où l'on avait réussi à maintenir les liens et la continuité avec la culture urbaine des pères à travers des institutions telles que les zaouïas, puis à en tenter une revalidation contemporaine avec le mouvement des oulémas ; c'est aussi l'espace de la résistance, quelques années plus tard, où toutes les médinas ont joué un rôle, le plus prestigieux étant tenu par la Casbah d' Alger qu'est venu immortaliser le film de Pontecorvo la
Bataille d'Alger–. Dans les années qui précèdent l'indépendance,
entre 1948 et 1960, les villes algériennes connaissent un accroissement de population excessivement important d'environ 150 % dans des villes comme Constantine et Tlemcen et davantage encore dans les ports, près de 200 % à Alger ou Annaba. A cette époque, les médinas, à qui avaient été épargnées de très forts accroissements jusque là, sauf à Alger dans les années vingt, voient leur population augmenter de 20 à 25 %, entraînant de nouveaux resserrements.
Avec l'indépendance, les populations citadines et d'intégration ancienne, les mieux averties du fait urbain, se reportent vers les logements européens vacants, les néo citadins {1948-1960) déjà installés en médina mettent en place des circuits d'accession aux logements médinois, les habitants des périphérie, logés en bidonvilles, entrent aussi pour une part dans les nouvelles composantes du tissu social médinois et font aussi suivre leur famille.
La concentration de ces populations dans des constructions qui ont parfois défié des siècles, la paupérisation de l'espace traditionnel vont marquer le début de la dégradation et de la ruinification des médinas.
Mesures de protection et perspectives pour les médinas
La sensibilisation à la sauvegarde des médinas est l'ire récente (sauf pour Alger) et n'a pas encore engendra une politique de moyens juridiques et financiers adapté. Pourtant, dès 1967, apparaît le premier texte relatif aux fouilles et à la protection des sites et monuments historiques et naturels : le site historique y est délire comme un ensemble de bâtiments urbains ou ruraux reconnus d'intérêt national, à ce groupe appartiennent tout ou partie de villes, villages, d'espaces bâtis ou non bâtis.
Pour assurer la protection de ces sites, l'Etat peut exercer sur eux des procédures de conservation telles que le classement ou l'inscription à l'inventaire supplémentaire.
Sont soumis au classement les monuments et sites présentant un intérêt suffisant ainsi que les immeubles compris dans un rayon de 500 mètres des monuments ; l'initiative du classement revient tant au propriétaire qu'à l'Etat, il est prononcé par arrêté ministériel après avis de la commission nationale des monuments et sites. Le classement à l'inventaire supplémentaire intervient pour les sites ou monuments n'ayant pas fait l'objet d'un classement immédiat et après une procédure identique à la précédente. Les mesures de protection entraînent des servitudes, concernant évidemment les interventions sur le monument ou dans le site, une surveillance des travaux par les services compétents et des possibilités d'expropriation pour cause d'utilité publique en cas de non préservation par des particuliers.
Mais les médinas, à part Alger, et très récemment, n'ont pas bénéficié globalement de ces mesures et ce n'est que depuis 1983 qu'une ordonnance permet la protection des sites non classés , à travers un article qui indique les possibilités d'intervention sur une agglomération ou une partie d'agglomération : — il faut que celle-ci soit inadaptée aux fonctions urbaines ou qu'il y ait inexistence des conditions d'hygiène et de salubrité
ou que ses constructions soient vétustes ; l'intervention doit alors être inscrite au Plan d'Urbanisme Directeur (PUD) et donner lieu à un schéma d'aménagement d'ensemble précisant les opérations, les conditions de relogement ainsi que l'usage des secteurs rénovés. La participation des propriétaires est dès lors obligatoire. Ces mesures sont renforcées, pendant la même période, par une instruction présidentielle impliquant une nouvelle conception de l'aménagement urbain, où la ville est considérée globalement et où restructuration des espaces périphériques, rénovation des quartiers centraux et revalorisation du patrimoine sont des axes clés, qui vont dynamiser les efforts des municipalités pour leur patrimoine.
LA CASBAH D'ALGER
En effet, il n'y a qu'à Alger que la préoccupation pour le centre traditionnel date des années soixante-dix, bénéficiant de sa fonction de capitale, de la présence des rangs présidentiel, gouvernemental, départemental et local et de l'existence d'un organisme d'études, le COMEDOR, qui intervient au niveau de ces différents rangs.
Dès 1972, cet organismes trouve chargé d'étudier la rénovation et la réhabilitation de la Casbah. Des études détaillées ont été entamées et ont permis de définir des orientations approuvées par ordonnance en 1975 dans le cadre du plan d'orientation d'Alger. Pour permettre l'application des décisions, un atelier a été créé pour présenter un plan d'action d'urgence au ministère de l'Urbanisme de la construction et de l'habitat (MUCH). Presque
dix ans plus tard, après un nombre considérable d'études, l'intervention d'experts de l'UNESCO, des tentatives variées, des architectes de l'Atelier Casbah lors d'un séminaire à
Alger en 1983 viennent rappeler l'urgence de la sauvegarde de la Casbah .
Pourtant, seule la Casbah d'Alger a connu quelques expériences et interventions :
—étaiement de maisons présentant danger ;
—opérations sur huit bâtisses pour familiariser les maçons avec ce type de chantier (mais
problèmes de financement des biens privés) ;
—intervention sur un îlot pilote de vingt-cinq maisons avec l'UNESCO ;
—en 1978, une intervention est lancée, destinées à couvrir toute la Casbah, divisée en cinq parties confiées à cinq sociétés nationales, mais la confrontation à de nombreux
problèmes techniques, au relogement des familles et des retards de financement ont entraîné l'abandon des entreprises ;
—en 1983, une intervention concernant cinquante-huit bâtisses délabrées est lancée. 90 % des maisons appartenant au privé sont acquis par expropriation par l'Etat qui assurera la gestion du chantier dont les travaux seront réalisés par une entreprise de Wilaya en réutilisant au maximum les matériaux traditionnels ;
—actuellement, l'OFIRAC (Office d'intervention et de régulation des opérations de la Casbah) poursuit la tâche avec l'Entreprise de Rénovation de la Casbah.
Cette très rapide énumération, qui, pour une part montre l'insuffisance des réalisations, montre aussi les avantages dont bénéficie Alger et la grande différence avec les anciens centres des autres villes dont aucun plan d'aménagement n'a encore été approuvé et où malgré les études souvent approfondies entreprises après 1984, aucun projet ne s'est concrétisé.
LA VIEILLE VILLE DE ANNABA
A Annaba, le cellule de réflexion de l'APC (Assemblée Populaire Communale) propose de déclarer la médina comme zone sauvegardée en qualité de centre historique afin de mettre le quartier sous la protection de l'ordonnance 67-281, qui, comme nous l'avons noté, crée l'obligation de mettre toute action d'intervention aux servitudes des monuments et sites classés. Un atelier vieux ville a été chargé de prendre en main le quartier. Une enquête systématique a permis de diagnostiquer chaque bâtisse (soixante-dix immeubles ont été évacués entre mars et octobre 1984). L'étude d'aménagement a été confiée à la CADAT (bureau d'études de la Wilaya) et la réhabilitation de trois immeubles, dans un îlot test, a été entreprise par l'Atelier, qui s'efforce de recueillir l'ensemble des informations concernant la vieille ville, mais aussi d'intégrer la sauvegarde dans une politique globale d'aménagement.
Un bureau d'animation et de coordination est chargé d'enregistrer les doléances des personnes qui signalent le mauvais état des maisons, d'évaluer leur état technique afin
d'autoriser des réparations après expertises en aidant les habitants grâce à un cahier des charges (établissement d'un estimatif et quantitatif après relevé pour définir les travaux à faire par le propriétaire), de délivrer les permis de construire et de faciliter l'approvisionnement en matériaux, de suivre et contrôler les travaux d'exécution. Cette intervention sur terrain a permis de sensibiliser la population et à l'en traîner à participer aux travaux (dix doléances sont enregistrées chaque jour)
LA MÉDINA DE TLEMCEN
Tlemcen a paradoxalement souffert du nombre et de l'importance de ses monuments. En effet cette richesse a fait passer au second plan les ensembles résidentiel' traditionnels.
Pourtant certains travaux avaient rnontré le très grand intérêt esthétique de certaines zones, la possibilité d'y inscrire des parcours dans le tissu urbain incluant un maximum d'éléments rappelant l'architecture et l'urbanisme islamiques avec tous les éléments de
la vie urbaine traditionnelle, de permettra l'identification de tout un patrimoine irremplaçable. Mais à Tlemcen, on a attribué sans difficultés des permis de construire aux propriétaires de maisons traditionnelles et certains ne se privent ni de surélévations, ni d'ouvertures d'échoppes ou de modifications d'agencement intérieur, ni de démolir pour reconstruire autrement.
Récemment l'association de sauvegarde de l'environnement dénonce les reconstructions de mauvais goût en style plaqué néo-mauresque et se mobilise contre la banalité et la vulgarité des nouvelles constructions en médina, on ne parle pas de sauvegarde, sauf en ce qui concerne les monuments, mais de la recherche d'un style possédant des qualités d'unité, d'équilibre entre le traditionnel et le contemporain et qui puisse s'inscrire sans heurt dans le tissu traditionnel.
Face à la rapidité de la ruinification des quartiers anciens dans toutes les médinas, Tlemcen, qui s'est semble t-il moins préoccupée de la protection de ses maisons traditionnelles que les autres villes, se trouve peut-être en avance malgré tout, car déjà confrontée à un problème que les autres seront amenées à résoudre aussi, celui d'une architecture actuelle adaptée au cadre médinois.
LE CENTRE ANCIEN DE CONSTANTINE
La médina de Constantine, au delà des caractéristiques communes à celles des autres villes islamiques traditionnelles du point de vue de la morphologie spatiale et de la conservation d'une part de ses souks, possède un intérêt particulier, qui est de se situer au cœur de l'activité tertiaire de l'agglomération ; le centre historique est ici le véritable centre ville. Ses activités très développées s'inscrivent malheureusement dans un
cadre bâti qui se dégrade depuis une période récente, mais très rapidement. C'est sur ce double aspect que tentent de s'orienter les projets d'aménagement.
NB:
le sujet est ouvert , il attend votre participation pour enrichir le contenu de chaque médina , sachant que je vais développer celui de Constantine et Annaba ... merci d'avance
Bibliographie :
Maghreb architecture urbanisme, patrimoine tradition et modernité , Publisud , 1991.
A la différence de la plupart des médinas maghrébines et des cités traditionnelles du Sud du pays, les anciens centres précoloniaux de l'Algérie septentrionale ont perdu leur intégrité avec la colonisation.
La prise des moyennes et grandes cités nord-algériennes s'est traduite par une conquête de l'espace urbain. Après leur installation dans les biens domaniaux, les militaires, avec la construction de vastes casernes-citadelles, la percée de voies stratégiques à travers le tissu médinois entraînant la construction d'immeubles européens, entament la déstructuration des médinas qui sera parachevée par la colonisation civile et la réservation, au sein même de l'espace traditionnel, d'espaces ouverts à l'appropriation des colons par acquisition légale, qui conduira rapidement à des expropriations, pour raison d'alignement de rues par exemple.
Ces modes d'appropriation et de transformation du tissu trop rapidement décrits, qui ont réduit les espaces médinois à généralement moins de 50 % de leur surface originelle, se traduisent par l'existence, au sein de l'ancienne aire d'extension des médinas, de deux types de tissu urbain qui se juxtaposent, le tissu traditionnel et le tissu européen qui s'est constitué dès le milieu et jusqu'à la fin du XIXe siècle, les transformations ultérieures à l'époque coloniale n'étant que très localisées, et par des percées au sein (lu tissu traditionnel bordées d'immeubles européens.
Dans les quatre médinas, qui furent les plus importantes, des grandes villes nord-algériennes, Alger, Constantine, Annaba et Tlemcen, le même principe eut des conséquences variables :
– à Alger, la disparition du tissu traditionnel et son remplacement par le tissu européen se sont faits dans la partie basse de la ville et sur toute sa périphérie, qui transformées, conservent ça et là un témoignage de leur extension ancienne, mosquées, maisons; d'importantes percées bordées d'immeubles européens viennent aussi éventrer le tissu
traditionnel.
– Annaba, ville portuaire également, a perdu, sans en conserver une seule trace, une partie de son tissu au delà d'une limite marquée par l'actuel cours de la Révolution ; la partie conservée est également percée de rues européennes.
– A Tlemcen, bien circonscrite dans ses remparts, une large Foulée de tissu européen sépare en deux parties le tissu traditionnel conservé, lui-même percé de rues secondaires
_A Constantine, également bien délimitée sur son site du Rocher, l'emprise de la zone européenne est moins importante que dans les autres villes, la partie européenne au sud de la Casbah est nette, partout ailleurs en-dehors des grands axes bordés d'immeubles européens le tissu est hybride.
L'origine des problèmes actuels des médinas algériennes
Jusqu’à la veille de la lutte d'indépendance, malgré la déstructuration de leur secteur économique, la modification des conditions d'habitation dans leurs maisons traditionnelles,
les médinas algériennes avaient réussi à préserver le patrimoine que n'avaient pas atteint les destructions coloniales. Le centre ancien était habité par des citadins d'ancienne souche resserrés dans l'habitat traditionnel ou par des personnes en relation avec des circuits d'intégration au milieu urbain. Pour les Algériens, la médina était alors un espace relativement prestigieux dans l'ensemble urbain, c'était l'espace de « l'aI-gérianité
» où l'on avait réussi à maintenir les liens et la continuité avec la culture urbaine des pères à travers des institutions telles que les zaouïas, puis à en tenter une revalidation contemporaine avec le mouvement des oulémas ; c'est aussi l'espace de la résistance, quelques années plus tard, où toutes les médinas ont joué un rôle, le plus prestigieux étant tenu par la Casbah d' Alger qu'est venu immortaliser le film de Pontecorvo la
Bataille d'Alger–. Dans les années qui précèdent l'indépendance,
entre 1948 et 1960, les villes algériennes connaissent un accroissement de population excessivement important d'environ 150 % dans des villes comme Constantine et Tlemcen et davantage encore dans les ports, près de 200 % à Alger ou Annaba. A cette époque, les médinas, à qui avaient été épargnées de très forts accroissements jusque là, sauf à Alger dans les années vingt, voient leur population augmenter de 20 à 25 %, entraînant de nouveaux resserrements.
Avec l'indépendance, les populations citadines et d'intégration ancienne, les mieux averties du fait urbain, se reportent vers les logements européens vacants, les néo citadins {1948-1960) déjà installés en médina mettent en place des circuits d'accession aux logements médinois, les habitants des périphérie, logés en bidonvilles, entrent aussi pour une part dans les nouvelles composantes du tissu social médinois et font aussi suivre leur famille.
La concentration de ces populations dans des constructions qui ont parfois défié des siècles, la paupérisation de l'espace traditionnel vont marquer le début de la dégradation et de la ruinification des médinas.
Mesures de protection et perspectives pour les médinas
La sensibilisation à la sauvegarde des médinas est l'ire récente (sauf pour Alger) et n'a pas encore engendra une politique de moyens juridiques et financiers adapté. Pourtant, dès 1967, apparaît le premier texte relatif aux fouilles et à la protection des sites et monuments historiques et naturels : le site historique y est délire comme un ensemble de bâtiments urbains ou ruraux reconnus d'intérêt national, à ce groupe appartiennent tout ou partie de villes, villages, d'espaces bâtis ou non bâtis.
Pour assurer la protection de ces sites, l'Etat peut exercer sur eux des procédures de conservation telles que le classement ou l'inscription à l'inventaire supplémentaire.
Sont soumis au classement les monuments et sites présentant un intérêt suffisant ainsi que les immeubles compris dans un rayon de 500 mètres des monuments ; l'initiative du classement revient tant au propriétaire qu'à l'Etat, il est prononcé par arrêté ministériel après avis de la commission nationale des monuments et sites. Le classement à l'inventaire supplémentaire intervient pour les sites ou monuments n'ayant pas fait l'objet d'un classement immédiat et après une procédure identique à la précédente. Les mesures de protection entraînent des servitudes, concernant évidemment les interventions sur le monument ou dans le site, une surveillance des travaux par les services compétents et des possibilités d'expropriation pour cause d'utilité publique en cas de non préservation par des particuliers.
Mais les médinas, à part Alger, et très récemment, n'ont pas bénéficié globalement de ces mesures et ce n'est que depuis 1983 qu'une ordonnance permet la protection des sites non classés , à travers un article qui indique les possibilités d'intervention sur une agglomération ou une partie d'agglomération : — il faut que celle-ci soit inadaptée aux fonctions urbaines ou qu'il y ait inexistence des conditions d'hygiène et de salubrité
ou que ses constructions soient vétustes ; l'intervention doit alors être inscrite au Plan d'Urbanisme Directeur (PUD) et donner lieu à un schéma d'aménagement d'ensemble précisant les opérations, les conditions de relogement ainsi que l'usage des secteurs rénovés. La participation des propriétaires est dès lors obligatoire. Ces mesures sont renforcées, pendant la même période, par une instruction présidentielle impliquant une nouvelle conception de l'aménagement urbain, où la ville est considérée globalement et où restructuration des espaces périphériques, rénovation des quartiers centraux et revalorisation du patrimoine sont des axes clés, qui vont dynamiser les efforts des municipalités pour leur patrimoine.
LA CASBAH D'ALGER
En effet, il n'y a qu'à Alger que la préoccupation pour le centre traditionnel date des années soixante-dix, bénéficiant de sa fonction de capitale, de la présence des rangs présidentiel, gouvernemental, départemental et local et de l'existence d'un organisme d'études, le COMEDOR, qui intervient au niveau de ces différents rangs.
Dès 1972, cet organismes trouve chargé d'étudier la rénovation et la réhabilitation de la Casbah. Des études détaillées ont été entamées et ont permis de définir des orientations approuvées par ordonnance en 1975 dans le cadre du plan d'orientation d'Alger. Pour permettre l'application des décisions, un atelier a été créé pour présenter un plan d'action d'urgence au ministère de l'Urbanisme de la construction et de l'habitat (MUCH). Presque
dix ans plus tard, après un nombre considérable d'études, l'intervention d'experts de l'UNESCO, des tentatives variées, des architectes de l'Atelier Casbah lors d'un séminaire à
Alger en 1983 viennent rappeler l'urgence de la sauvegarde de la Casbah .
Pourtant, seule la Casbah d'Alger a connu quelques expériences et interventions :
—étaiement de maisons présentant danger ;
—opérations sur huit bâtisses pour familiariser les maçons avec ce type de chantier (mais
problèmes de financement des biens privés) ;
—intervention sur un îlot pilote de vingt-cinq maisons avec l'UNESCO ;
—en 1978, une intervention est lancée, destinées à couvrir toute la Casbah, divisée en cinq parties confiées à cinq sociétés nationales, mais la confrontation à de nombreux
problèmes techniques, au relogement des familles et des retards de financement ont entraîné l'abandon des entreprises ;
—en 1983, une intervention concernant cinquante-huit bâtisses délabrées est lancée. 90 % des maisons appartenant au privé sont acquis par expropriation par l'Etat qui assurera la gestion du chantier dont les travaux seront réalisés par une entreprise de Wilaya en réutilisant au maximum les matériaux traditionnels ;
—actuellement, l'OFIRAC (Office d'intervention et de régulation des opérations de la Casbah) poursuit la tâche avec l'Entreprise de Rénovation de la Casbah.
Cette très rapide énumération, qui, pour une part montre l'insuffisance des réalisations, montre aussi les avantages dont bénéficie Alger et la grande différence avec les anciens centres des autres villes dont aucun plan d'aménagement n'a encore été approuvé et où malgré les études souvent approfondies entreprises après 1984, aucun projet ne s'est concrétisé.
LA VIEILLE VILLE DE ANNABA
A Annaba, le cellule de réflexion de l'APC (Assemblée Populaire Communale) propose de déclarer la médina comme zone sauvegardée en qualité de centre historique afin de mettre le quartier sous la protection de l'ordonnance 67-281, qui, comme nous l'avons noté, crée l'obligation de mettre toute action d'intervention aux servitudes des monuments et sites classés. Un atelier vieux ville a été chargé de prendre en main le quartier. Une enquête systématique a permis de diagnostiquer chaque bâtisse (soixante-dix immeubles ont été évacués entre mars et octobre 1984). L'étude d'aménagement a été confiée à la CADAT (bureau d'études de la Wilaya) et la réhabilitation de trois immeubles, dans un îlot test, a été entreprise par l'Atelier, qui s'efforce de recueillir l'ensemble des informations concernant la vieille ville, mais aussi d'intégrer la sauvegarde dans une politique globale d'aménagement.
Un bureau d'animation et de coordination est chargé d'enregistrer les doléances des personnes qui signalent le mauvais état des maisons, d'évaluer leur état technique afin
d'autoriser des réparations après expertises en aidant les habitants grâce à un cahier des charges (établissement d'un estimatif et quantitatif après relevé pour définir les travaux à faire par le propriétaire), de délivrer les permis de construire et de faciliter l'approvisionnement en matériaux, de suivre et contrôler les travaux d'exécution. Cette intervention sur terrain a permis de sensibiliser la population et à l'en traîner à participer aux travaux (dix doléances sont enregistrées chaque jour)
LA MÉDINA DE TLEMCEN
Tlemcen a paradoxalement souffert du nombre et de l'importance de ses monuments. En effet cette richesse a fait passer au second plan les ensembles résidentiel' traditionnels.
Pourtant certains travaux avaient rnontré le très grand intérêt esthétique de certaines zones, la possibilité d'y inscrire des parcours dans le tissu urbain incluant un maximum d'éléments rappelant l'architecture et l'urbanisme islamiques avec tous les éléments de
la vie urbaine traditionnelle, de permettra l'identification de tout un patrimoine irremplaçable. Mais à Tlemcen, on a attribué sans difficultés des permis de construire aux propriétaires de maisons traditionnelles et certains ne se privent ni de surélévations, ni d'ouvertures d'échoppes ou de modifications d'agencement intérieur, ni de démolir pour reconstruire autrement.
Récemment l'association de sauvegarde de l'environnement dénonce les reconstructions de mauvais goût en style plaqué néo-mauresque et se mobilise contre la banalité et la vulgarité des nouvelles constructions en médina, on ne parle pas de sauvegarde, sauf en ce qui concerne les monuments, mais de la recherche d'un style possédant des qualités d'unité, d'équilibre entre le traditionnel et le contemporain et qui puisse s'inscrire sans heurt dans le tissu traditionnel.
Face à la rapidité de la ruinification des quartiers anciens dans toutes les médinas, Tlemcen, qui s'est semble t-il moins préoccupée de la protection de ses maisons traditionnelles que les autres villes, se trouve peut-être en avance malgré tout, car déjà confrontée à un problème que les autres seront amenées à résoudre aussi, celui d'une architecture actuelle adaptée au cadre médinois.
LE CENTRE ANCIEN DE CONSTANTINE
La médina de Constantine, au delà des caractéristiques communes à celles des autres villes islamiques traditionnelles du point de vue de la morphologie spatiale et de la conservation d'une part de ses souks, possède un intérêt particulier, qui est de se situer au cœur de l'activité tertiaire de l'agglomération ; le centre historique est ici le véritable centre ville. Ses activités très développées s'inscrivent malheureusement dans un
cadre bâti qui se dégrade depuis une période récente, mais très rapidement. C'est sur ce double aspect que tentent de s'orienter les projets d'aménagement.
NB:
le sujet est ouvert , il attend votre participation pour enrichir le contenu de chaque médina , sachant que je vais développer celui de Constantine et Annaba ... merci d'avance
Bibliographie :
Maghreb architecture urbanisme, patrimoine tradition et modernité , Publisud , 1991.
Re: LES MEDINAS NORD-ALGERIENNES
je vous remerci infiniment pour ces informations trés bénéfique
mina25- Messages : 11
Points : 12
Réputation : 1
Age : 38
Localisation : constantine
Emploi/loisirs : architecte
Re: LES MEDINAS NORD-ALGERIENNES
salut merci cé vrément intéressant , sil vous plai ya une carte d'Alger centre que vous avier mis pourier vous si cé possible me la passé car je travaille sur Alger centre dans le cadre de mon projet de fin d'étude
lily- Messages : 49
Points : 62
Réputation : 3
Age : 36
Localisation : la terre
Emploi/loisirs : A
Re: LES MEDINAS NORD-ALGERIENNES
moi aussi archi vraiment thank you very much for sharingmina25 a écrit:je vous remerci infiniment pour ces informations trés bénéfique
très intéressant
aRti- Messages : 28
Points : 37
Réputation : 1
Age : 36
Localisation : Jijel
Emploi/loisirs : student / aRt / Graphic DeSign
Re: LES MEDINAS NORD-ALGERIENNES
ça date de quand ce document
parce que l'ordonnance de 67-281relatives au fouilles et au site archéologique a été abrogé par la loi 98-04
parce que l'ordonnance de 67-281relatives au fouilles et au site archéologique a été abrogé par la loi 98-04
.ARTICLE 107 :
Sont abrogées toutes les dispositions contraires à la présente loi, notamment celles de l'ordonnance n°67-281 du 20 décembre 1967 relative aux fouilles et à la protection des sites et monuments historiques et naturels
Dernière édition par HBM le Ven 26 Nov 2010 - 20:25, édité 1 fois
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Points : 1165
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Emploi/loisirs : .
Re: LES MEDINAS NORD-ALGERIENNES
Salam,
La question qui se pose est que ces medinas _ou du moins ce qu'il en reste_continueront-elles de vivre ? Le dileme est que pour que la medina continue de vivre, il faut que ses habitants continuent d'y habiter. Or ces mêmes habitants aspirent au confort moderne : parabole, climatisation, etc. Les ruelles, le moelln, le toub, les planchers en tronc d'arbre, ne sont pas conçus pour supporter l'intervention des réseaux de téléphonie, dAEP, d'assainissement. Leur installation, leur exploitation ainsi que toute intervention sur la medina avec le manque de savoir faire dont on dispose aujourd'hui nuisent considérablement au patrimoine que représentent ces tissus urbains traditionnels.
La question qui se pose est que ces medinas _ou du moins ce qu'il en reste_continueront-elles de vivre ? Le dileme est que pour que la medina continue de vivre, il faut que ses habitants continuent d'y habiter. Or ces mêmes habitants aspirent au confort moderne : parabole, climatisation, etc. Les ruelles, le moelln, le toub, les planchers en tronc d'arbre, ne sont pas conçus pour supporter l'intervention des réseaux de téléphonie, dAEP, d'assainissement. Leur installation, leur exploitation ainsi que toute intervention sur la medina avec le manque de savoir faire dont on dispose aujourd'hui nuisent considérablement au patrimoine que représentent ces tissus urbains traditionnels.
BTS- Messages : 18
Points : 20
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Re: LES MEDINAS NORD-ALGERIENNES
je vous remercie pour ces information que je trouve très intéressent
f_benameur- Messages : 1
Points : 1
Réputation : 0
Age : 41
Localisation : blifa
Emploi/loisirs : futur architect
Re: LES MEDINAS NORD-ALGERIENNES
BTS a écrit:Salam,
La question qui se pose est que ces medinas _ou du moins ce qu'il en reste_continueront-elles de vivre ? Le dileme est que pour que la medina continue de vivre, il faut que ses habitants continuent d'y habiter. Or ces mêmes habitants aspirent au confort moderne : parabole, climatisation, etc. Les ruelles, le moelln, le toub, les planchers en tronc d'arbre, ne sont pas conçus pour supporter l'intervention des réseaux de téléphonie, dAEP, d'assainissement. Leur installation, leur exploitation ainsi que toute intervention sur la medina avec le manque de savoir faire dont on dispose aujourd'hui nuisent considérablement au patrimoine que représentent ces tissus urbains traditionnels.
dans ce monde y a se qu'on appelle :
la restauration, qui peut utiliser des techniques moderne à fin de remettre en état le bien culturel
la réhabilitation, qui sans changer le caractère générale du bien lui donne une seconde vie en leur affectant une fonction adéquate
et la préservation, qui peut egalement avoir recours à des techniques récente pour stabiliser et ralentir le dégradation du bien
alors oui on peut espérer une vie moderne dans nos médina, il faut simplement y croire et s'exercer à les préserver
...- Je Suis Un Membre HyperActif
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Re: LES MEDINAS NORD-ALGERIENNES
qu'est que tu veux dire par techniques modernes en matiere de restauration ???? pareils pour techniques recentes pour la preservation ???
providence- Je Suis Un Membre HyperActif
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Re: LES MEDINAS NORD-ALGERIENNES
salem je voulais dire :
* utilisation de béton,et de structure métallique et des ciment colle et adjuvants dissimulés dans la masse pour re-stabéliser le bien immobilier
et pour la réhabilitation on doit ramener de l'eau potable, mettre des WC à l'anglaise, introduire l'électricité, le téléphone, l'internet et toutes les commodité (air conditioné...), c'est l'unique voie pour redonner la vie à la médina
* utilisation de béton,et de structure métallique et des ciment colle et adjuvants dissimulés dans la masse pour re-stabéliser le bien immobilier
et pour la réhabilitation on doit ramener de l'eau potable, mettre des WC à l'anglaise, introduire l'électricité, le téléphone, l'internet et toutes les commodité (air conditioné...), c'est l'unique voie pour redonner la vie à la médina
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Re: LES MEDINAS NORD-ALGERIENNES
je crois pas ke pour la restauration on utilise ce genre de matériaux modernes......
providence- Je Suis Un Membre HyperActif
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